USA Ouest 1

 

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      Capitale     : Washington

 

      Superficie   : 9 630 000 km2

                          17 fois la France

 

       Population : 308 millions

 

       Langue       : Anglais

 

       Monnaie     : Dollar : $

        

 

 

Vendredi 15 avril 2011  18° / 25°, ciel bleu.

 

Nous arrivons à Tecate et suivons le "mur de la honte" construit entre le Mexique et les Etats-Unis. Les douaniers Américains nous confisquent les œufs que nous venons d'acheter, pour les fruits on avait pris nos précautions ! Les formalités sont simples puisqu'ils s'occupent de tout. Nous demandons un visa de 6 mois qu'ils nous accordent sans problème vu que nous avions demandé le B2 (visa longue durée) à Paris lors de notre dernier séjour en France. Pour les véhicules, c'est encore plus simple, puisqu'on ne fait aucune formalité.

 

Baignée de soleil plus de 300 jours par ans, San Diego, la deuxième plus grande ville de Californie surprend par son charme provincial et sa douceur de vivre.

 

   

 

 En ville, tout est impeccable, pas un papier qui traine, pas un brin d'herbe qui dépasse et pas un piéton qui traverse en dehors des clous, sauf deux français, évidement ! Sur le Malecom, les sportifs font leur jogging et les promeneurs admirent les œuvres d'art.

 

 

C'est tout juste s'ils aperçoivent les "homeless", ces pauvres gens qui ont tout perdu avec la crise des "subprimes". Mais c'est vrai qu'ils cassent le rêve Américain et ces réussites qu'ils affichent volontiers au volant de belles voitures.

 

 

 

Pour nous, il temps de chercher un bivouac car à San Diego les "homeless" comme nous ne sont pas les bien venus sur les parking de supermarchés. Heureusement, notre ami José nous a refilé le point Gps d'un petit parking dans un quartier tranquille.

 

Après de nombreux mois de vagabondage sur les routes d'Amérique Centrale, ce qui nous surprend le plus, ce sont ces autoroutes à plusieurs voies dans tous les sens et la circulation démentielle. Pas étonnant, puisque les Américains n'habitent pas dans les centres villes, mais dans des villas en périphérie.

Vu le nombre de voies rapides et d'échangeurs, notre premier souci est de trouver un supermarché Wal-Mart pour acheter un GPS avec la cartographie US.

 

   

 

En Californie, on a vraiment l'impression que les BMW, Mercedes Porsche et autres Jaguar sont les voitures de tout le monde. D'ailleurs, en dehors des gros pick-up, 80 % des voitures sont  Allemandes ou Japonaises , pas étonnant que les Américains ferment leurs usines à tour de bras. Malheureusement, les Français sont complètement absents !

 

 

Dimanche 17 avril  20° / 25°, matin brumeux avec quelques gouttes de pluie, puis soleil l'après-midi.

 

Balboa Park est une oasis au milieu se San diego qui compte musées, villages d'artistes, bâtiments style Beaux-arts, jardins botaniques ainsi qu'un célèbre zoo.

Le coq Gaulois trône toujours fièrement au dessus du pavillon Français qui date de la dernière Exposition Universelle.

 

   

 

La Californie est une terre de contrastes où les déserts couvrent 25% de sa superficie. Après la traversée de la "Yucca Valley",

couverte de yuccas, le "Mojave Desert", parsemés de sommets volcaniques, parait bien plus austère malgré ces quelques minis cactus en fleurs.

 

   

 

Longue de 3500 km, "The Mother Route", la mère de toutes les routes Américaines, la "Route 66" fut la première grande transcontinentale qui reliait Chicago à Los Angeles. Même s'il ne reste que quelques tronçons praticables, elle est restée le symbole de l'échappée belle vers un monde meilleur, vers les lumières d'Hollywood et les plages du Pacifique.

 

 

Samedi 22 avril 2011  17° / 30°, ciel bleu.

Aujourd'hui, nous avons rendez vous avec Michel et Bernadette près du "Lake Mead". Après une année et demie sur nos traces Africaines, ils viennent de débarquer aux USA et projettent de descendre jusqu' à Ushuaia. Comme on a plein de choses à se raconter, on  reste ensemble jusqu'à Las Vegas.

 

 

 

Las Vegas, la ville la plus folle du monde, est un mirage en plein désert du Nevada. Pour la plupart des visiteurs, elle se limite aux 5 km du "Strip", le grand boulevard tapissé de néons multicolores où l'on peut visiter Paris, New York, Venise, Rome et l'Egypte en l'espace de quelques heures.

   

 

Le Bellagio ébloui par son architecture Toscane, son lac de 3 hectares et par son fantastique spectacle de jets d'eau.

 

 

 

Le "Vénitian", une réplique grandeur nature des principaux monuments de Venise, se distingue par ses plafonds couverts de fresques peintes à la main et ses promenades en gondoles sur les canaux qui parcourent le premier étage du Palais des Doges.

 

 

   

 

Inspiré de la capitale française, le "Paris Las Vegas" reproduit les principaux monuments historiques de Paris ainsi que ces quartiers les plus prestigieux. Mais ne vous y trompez pas, les maisons et les rues des quartiers (3ième ligne de photos) sont en fait à l'intérieur des bâtiments, et s'il y a quelques nuages dans le ciel, c'est que l'artiste qui à peint les plafonds a du visiter Paris au mois de mai.

 

 

   

    

 

Le Strip est parcouru jour et nuit par une foule dense et éclectique ; les familles profitent des nombreuses attractions,  les flambeurs roulent en limousine, des filles ultra sexy portent bien au chaud la bannière étoilée et de nombreux retraités (es) s'excitent sur les bandits ........manchots.

 

     

 

Il faudrait une ou deux semaines pour visiter les autres casinos et profiter des nombreux spectacles, mais notre programme est chargé et l'Alaska ne peut se visiter que durant le cours été. Et puis de toutes façon nous reviendrons, puisque nous avons trouvé un  "storage" pour stationner notre camping-car durant l'hiver prochain.

 

Le seul nom de Death Valley suggère l'enfer et les conditions extrêmes. C'est vrai qu'en ce mois d'avril les températures sont déjà élevées et qu'en plein été, en plein midi, les températures peuvent dépasser les 55° à l'ombre et pas de bol, il n'y a pas d'ombre...

 

 

C'est à l'intérieur de ce "National Park", que se trouve le point le plus bas des Etats-Unis, 86 m au dessous du niveau de la mer. La réserve naturelle recèle aussi des "Sand Dunes" au relief qui change au gré du vent.

Des canyons d'or conduisent jusqu'aux falaises ferrugineuses, désormais oxydées, de "Red Cathedral", et quelques  fleurs fragiles se fraient  un passage difficile dans les fissures des roches.

 

   

 

Les fractures dans le relief de la vallée de la mort mirent à jour d'importantes ressources et les premiers mineurs des années 1860 y exploitèrent des filons d'or, d'argent et de plomb qui s'épuisèrent rapidement. Le gisement le plus longtemps exploité fut celui d'une mine de borax, utilisé dans la fabrication de détergents. Après traitement, le minerai extrait était transporté dans des wagons tirés par 20 mules sur près de 260 km. La plupart des activités minières cessèrent dans les années 20.

 

 

Heureusement qu'aux USA, les routes sont larges et en bon état et bien souvent à 4 voies, car les distances sont énormes et nous roulons beaucoup. Les routes sont quelque fois ponctuées d'artistes locaux qui mettent en scène des images d'autrefois.

 

   

 

Mardi 26 avril, 1500 m, chaine de la sierra Nevada, 10° / 25°, ciel bleu.

 

"Sequoia National Park"  et  "Kings Canyon National Park" au sein de la Sierra Nevada, sont le paradis des randonneurs avec plus de 1000 km de sentiers qui tutoient des sommets de plus de 3000 m. Le Mont Whitney avec ses 4418 m est d'ailleurs le plus haut sommet des Etats-Unis hors Alaska. 

 

   

 

Pas de doute, c'est bien les vacances de Pâques en Europe, car des dizaines de touristes, (dont beaucoup de Français) en visite à bord de leur camping-car de location, viennent nous questionner sur notre voyage. Pas moyen de prendre une photo sans avoir un touriste  scotché devant notre carte du monde.

 

 

Bien souvent ils veulent se faire photographier avec nous devant notre CC, un peu comme lorsqu'on emmène les enfants au zoo et qu'on les prend devant les singes... sauf que là, les singes c'est nous !

 

Je me demandais bien quels treks nous allions entreprendre, mais vu les chaussures de Claude, je ne risquais pas de l'embarquer pas dans une randonnée impossible, et encore, c'est une chance qu'elle n'ait pas mis ses tongues préférées ! En fait, à cette saison, de nombreuses routes secondaires sont encore fermées et

1 m de neige recouvre la plupart des sentiers d'altitude.

 

 

 

 

Heureusement, Séquoia NP est surtout réputé pour......ses séquoias géants de plus de 3000 ans qui ne poussent que sur les pentes occidentales de la Sierra Nevada. Dans la forêt des Géants, se trouve 4 des 5 arbres les plus grands du monde. Monument dédié à la mémoire des Américains morts au combat, le "General Grant Tree" trône du haut de ses 80 m, tandis que le "General Sherman Tree" est le roi de la forêt avec ses 84 m de hauteur, ses 31 m de circonférence au sol et son poids de près de 1400 tonnes.

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malgré une écorce de 70 cm d'épaisseur qui les protège des incendies et des insectes, il ne sont pas éternels. La plupart de ces géants, aux racines peu profondes, meurent à cause des vents forts qui les font tomber.

Le "Fallen Monarch" de Grant Grove, tombé un jour de tempête forme un tunnel de plus de 60 m de long dans le quel on peu aisément circuler debout.

 

 

 

Malgré un carburant bien moins cher qu'en Europe, le budget reste important. On compense par des étapes natures souvent gratuites dans les "National Forest" ou à un prix raisonnable dans les "National Park" (20 à 35 $). Nous avons juste besoin d'un peu d'eau et d'une douche un jour sur deux et les luxueux RV Park à 50 ou 100 $ nous sont bien inutiles. Et en plus, bien souvent, les "campeurs" qui fréquentent ces lieux avec leurs mastodontes, font tourner des groupes électrogènes relativement tard.

 

Nous évitons le plus possible les parkings des supermarchés, certes gratuits, mais pas très romantiques. Aujourd'hui, l'office du tourisme nous ont donné un bon plan, un immense parking (départ de balades) au milieu de la forêt à 5 mn de l'entrée du "Yosemite National Park". Nuit tranquille mais froide à 1600 m d'altitude, 0° dehors, 8° dedans, un bon coup de chauffage nos a permis de prendre le petit déjeuner bien au chaud.

 

 

L'Ouest Américain est le pays du camping et des loisirs motorisés. Dans les régions touristiques, on compte un camping tous les 5 ou 10 km et rares sont les maisons où ne sont pas stockés un bateau et au moins un RV (Récréation Véhicule = véhicule de loisir), intégral ou 5ième roue de dimension peu commune. Pour 10 000 $ (7000 €)  avec 80 000 km de l'année 1996, Claude se laisserait bien tenter ! ! !

 

   

 

 

 

Aux USA, tout est codifié, règlementé, et il reste peu d'espace de liberté pour le citoyen, surtout pour le citoyen Français qui n'aime pas trop les contraintes ! Sur la route les panneaux routiers nous donnent le tournis tellement ils sont nombreux ; tout ça pour nous expliquer ce qu'on doit faire, (dénoncer les attitudes bizarres, dénoncer les gens "bourrés", adopter une portion d'autoroute !!! etc), mais surtout ce qu'on ne doit pas faire (liste impossible à établir). Mais ceux qui fleurissent le plus, ce sont les panneaux d'interdiction de stationner, surtout pour les camping-cars, un comble pour un pays ou le camping-car est une institution !

 

 

Vendredi 28 avril, 0° / 25°, très beau temps.

Créé en 1890, le Yosemite National Park (YNP), protège 3000 km2 d'espaces sauvages au cœur de la Sierra Nevada. Il impressionne par ses montagnes vertigineuses, ses dômes de granit dénudés et ses cascades grondantes. Dommage que le site attire autant de monde, même  hors saison .                                                                                        

Sur les 13 camping dans le parc, plus de la moitié sont encore fermés à cause de la neige. Les 2 ou 3 camping qui fonctionnent sur le principe "1er arrivé 1er servi" sont trop éloignés des centres d'intérêts (environ 50 km) et les autres fonctionnent sur réservation uniquement. Dès notre arrivée, nous allons donc au bureau des réservations. Ils nous inscrivent sur une liste, mais ne distribuent les places qu'à 15 h précise.

 

 

A cette époque de l'année, les chutes d'eaux sont à leur débit maximum. Le "Mist Trail" (mist veut dire brouillard, vu la douche qu'on a prise ensuite on a compris d'où venait le nom), un des treks les plus prisés conduit à la "Vernal Fall" chute qui tombe de ses 97 m dans la Merced River. Après une bonne suée sur le sentier abrupte, 400 marches de géants taillées dans le granit, une bonne douche sous les rafales de vent, nous arrivons à la "Nevada Fall" qui chute de ses 182 m dans un vacarme étourdissant. Bon, c'est pas tout, maintenant il faut revenir au pas de course pour obtenir notre place de camping !

 

Après installation du bivouac, il nous reste juste le temps d'aller à "Brudaveil Fall" (189 m) et surtout aux "Yosemites Falls" les chutes les plus hautes d'Amériques du Nord qui tombent de 740 m en trois niveaux.

 

  

 

De l'autre côté de la route, "El Capitan", le paradis des grimpeurs, compte parmi les plus hauts monolithes du monde, tandis que dans le lointain le "Half Dôme" domine la vallée.

 

   

 

Tôt le matin, avant que le vent n'agite les eaux, le "Miror Lake" qui reflète les parois qui le surplombe, prend des couleurs étonnantes.

 

   

 

Partout des recommandations nous invitent à stocker la nourriture bien à l'abri dans les véhicules ou dans les coffres métalliques mis à disposition des campeurs en raison de la présence d'ours bruns. Avec le monde qui fréquente le parc, on se demandait depuis combien de temps il n'y en avait pas vu ...... jusqu'à ce qu'un solitaire traverse devant nous à 2 pas des camping !

 

    

 

Dès la sortie du National Park, nous prenons des petites route à la recherche d'un bivouac tranquille, mais la région est très vallonnée et la recherche infructueuse....... jusqu'au moment où une voiture nous fait signe ; cette dame a une ascendance Française et nous propose de bivouaquer sur sa propriété.

 

Les premiers hommes à s'être installés dans les Sierra du Nord sont les Indiens Miwok. Les Miwok vivaient dans des tipis de bois et se réunissaient dans la "Roundhouse", une grande case à moitié enterrée. Au centre du village, le "Grinding rock", cette pierre creusée de 1185 trous, servait à piller les glands des chênes qu'ils collectaient.

 

   

   

Dimanche 1 mai 2011 15° / 30°, beau temps.

 

Le lundi 24 janvier 1848 allait changer le cours de l'histoire de la Californie et des Etats-Unis.

 

En 1839, le gouverneur mexicain confie la colonisation de la vallée centrale de Californie à John Sutter. Ce Suisse ambitieux qui rêve de fonder un empire commercial, entreprend la construction d'un fort à Sacramento. La main d'œuvre indienne et la présence de d'artisans fraichement arrivés d'Europe contribuent à sa réussite.

Sacramento deviendra par la suite la capitale de Californie

 

 

 

 

En 1847, Sutter qui à un besoin pressant de bois pour construire maisons, ponts et moulins, s'associe avec James W Marshall dans la construction d'une scierie à aube au village de Coloma. Alors que la construction s'achève, Marshall examine attentivement le canal d'évacuation d'eau qui pose un problème, lorsqu'il découvre une pépite d'or.

 

   

 

Nous sommes en janvier 1848, la ruée vers l'or a commencé. Plus de 300 000 "Forty-Niners" (prospecteurs), peu soucieux des règles de la société, affluent des autres états américains et du reste du monde.

 

 

 

Ce sera pourtant le début des ennuis pour John Sutter. La plupart des ouvriers désertent leur poste pour partir prospecter et gouvernement Américain renâcle à reconnaitre ses droits de propriété.

 

 

De nombreux villages du Far-West ont gardé des traces de ce passé tumultueux. Faute de prospecter l'or, nous visitons Sutter Creek, Jackson et Columbia, des villages qui évoquent le patrimoine historique Américain de la ruée vers l'or.

 

   

 

Dommage qu'un argonaute ait laissé sa "diligence" Fiat" devant le saloon de Jackson city !

 

     

 

   

 

D'autres villes comme Plymouth, Moke hill ou Jamestown sont presque devenues des cités fantômes et tombent lentement dans l'oubli.

 

   

 

   

 

Nous empruntons des toutes petites route tortueuses au milieu de paysages vallonnés, traversons plusieurs rivières sur des bacs et arrivons enfin à San Raphaël, près de San Francisco.

 

   

 

Jeudi 5 mai 2011, 13° / 25°, beau temps, mais un vent fou qui refroidit l'atmosphère. Océan 14°

 

A notre arrivée à San Rafael, nous sommes accueillis par Joe et Marka, qui habitent une très jolie maison avec vue sur la baie de San Francisco. Nous avions rencontré Joe il y a juste 2 ans à San Pedro d'Atacama au Chili et lui avions promis de lui rendre visite ! Et on voit que la flamme brule toujours entre eux ! Joe et Marka, j'espère qu'on se reverra un jour...quelque part.

 

   

 

Samedi dans l'après-midi, nous descendons en ville pour assister à un défilé de vieilles voitures, et ici, il y en a pour tous les goûts.

 

   

 

 

Au bord du Pacifique, à la pointe d'une péninsule qui ferme son immense baie, San Francisco est connue pour sa scène artistique, ses technologies de pointe, sa liberté d'expression et le Golden Gate Bridge, son célèbre pont orange. Construit en 1933, les chiffres laissent rêveur : 2,6 km de chaussées à 67 m au dessus des flots, 4 tours d'acier de 227 m et 129 000 km de câbles qui réunis entre eux forment des câbles de 92 cm de diamètre.

A deux pas du "Golden Gate", nous trouvons un grand parking seulement fréquenté par les pêcheurs et les sportifs. Excellent endroit pour bivouaquer quelques jours avec vue imprenable sur la baie et le pont. Et en plus, on a Internet !

 

 

Au milieu de la baie, se dresse le pénitencier d'Alcatraz.  La plus célèbre prison du monde est aussi celle qui offre une des plus belle vue du monde, mais les courants glaciaux qui cerne cette petite île en ont rendu l'évasion quasiment impossible. Les conditions extrêmes d'incarcération la destina aux gangsters les plus endurcis comme Al Capone ou Alvin Karpis. Fermée en 1963, elle est maintenant un des monuments les plus visités de San Francisco, et mieux vaut être lève tôt pour espérer une place sur le bateau !

 

  

 

Depuis les années 1840, la communauté chinoise a survécu aux discriminations, aux incendies, aux mafias et aux tentatives de déplacer le quartier. Aujourd'hui, Chinatown, avec ses toits pagodes, ses lampadaires décorés de dragons et ses maisons colorées,  couvre 22 pâtés de maisons.

 

   

 

Sur le Fischerman's Wharf, les navires de croisières ont remplacé les steamers chargés d'or et les lions de mer ont remplacé les dockers.

 

 

 

La Coït Tower, construite  sur une des nombreuses collines de la ville rend hommage au pompiers. On la doit à Lillie Coit qui voulait laisser à la postérité un hommage bien visible de sa ferveur....

 

   

 

Rendue célèbre par l'incroyable poursuite impliquant Steve Mc Queen dans le film Bullitt, la Lombard Street, empruntée jour et nuit par des centaines d'automobilistes, serait la rue la plus tortueuse du monde.

 

 

 

La cloche tinte, les câbles grincent et les freins couinent, mais le Cable Car, mis en service en 1870, grimpe toujours à l'assaut des collines de San Francisco. Inspiré des wagons qui transportait l'or des mines de Californie, il est tracté par des câbles qui circulent en permanence sous la chaussée.

 

 

Au nord du Golden Gate Bridge,  la petite ville de Sausalito était initialement une zone de mouillage pour les navires de passage. Délaissée par la marine, le site fut peu à peu envahi par une colonie d'artistes et de marginaux qui construisirent d'incroyables  maisons flottantes. Même si les plus excentriques ont disparu, remplacées par de véritables villas sur l'eau, l'ensemble à conservé un charme bohème revendiqué par les premiers hippies.

 

Jeudi 12 mai 2011, 5° / 20°, nuageux. Océan 13°

 

Pour rejoindre l'Oregon, au nord de la Californie, nous empruntons la magnifique route n°1 qui suit la côte au plus près.

 

   

 

Cette petite route tortueuse, jalonnée de villages western endormis, surplombe une côte déchiquetée battue par les vents, contourne des deltas envahis par les phoques, longe des plages couvertes de bois flotté et traverse des forêts de "Redwood" géants.

 

 

 

Le "Point Arena Lighthouse", construit en 1908, l'un des plus haut phares de la côte Ouest, offre une vue plongeante sur l'océan. Plus loin, au nord de la Californie, le "Battery Point Lighthouse", construit sur une presqu'île, accessible à pied à marée basse, date quant à lui, de 1856.

 

   

 

Ici, pas de barrières administratives, les architectes peuvent donner libre cours à leur imagination et de belles maisons souvent construites en bois, sont parfois surprenantes.

 

   

 

La "Sea Ranch Chapel", dessinée par l'artiste James Hubbell de San Diego a été offerte par 2 résidents du lieu afin que les croyants de toutes religions puissent s'y recueillir.

 

   

 

Après l'exploration de l'Alaska et de la côte ouest de l'Amérique du Nord par Vitus Bering en 1741, il fallut attendre plus de 50 ans avant la création de la première colonie Russe. En 1812, la Compagnie Russe d'Amérique qui faisait le commerce de la fourrure des loutres de mer fit construire le "Fort Ross" au point le plus sud de ce qu'on appelait "l'Amérique Russe".

 

 

 

Euréka, j'ai trouvé.....une petite ville bien sympathique. Sa vieille ville recèle de belles demeures victoriennes ainsi que de nombreuses boutiques qui datent du début du siècle dernier.

 

 

Dimanche 15 mai 2011, 10° / 7°, averses et éclaircies.

Ca fait deux nuits que nous fréquentons les camping ; autour de 15 $ la nuit avec notre carte d'abonnement qui nous donne droit à 50 % de réduction sur plus de 1000 camping en Amérique du Nord.

 

 

On aurait pu bivouaquer dans les forêts de Redwoods géants, mais avec ce temps couvert, il y fait presque nuit en plein jour. En plus on avait bien besoin d'une bonne douche et de faire le plein d'eau. On avait aussi besoin d'une bonne connexion Internet pour organiser la suite de notre voyage, notamment prendre des infos sur l'ouverture des Parcs Nationaux d'altitude, et sur les prix des bateaux qui remontent vers l'Alaska. On en profite aussi pour réserver notre vol de septembre et une chambre à Las Vegas.

 

Bonne nouvelle, en Oregon, les bivouacs sauvages ont l'air plus faciles et les prix des camping et du carburant ont bien baissé. Dans cet Etat, couvert de forêts, la première industrie est l'exploitation forestière.

 

 

 

Les plaques d'immatriculation rappellent que dans les années 1850, des dizaines de milliers de colons Français et Britanniques qui allaient devenir bucherons, orpailleurs ou trappeurs,  ont effectué le pénible périple à bord de leurs chariots, sur les 3200 km de l'Oregon Trail.

 

 

 

La région est soumise à une activité volcanique depuis plusieurs millions d'années, mais l'histoire géologique récente du  "Crater Lake National Park" est liée au Mazama, un ancien volcan de la chaine des cascades, dont l'éruption a provoqué la formation du lac il y a environ 7 700 ans. Situé à 2165 m d'altitude avec un diamètre de 8 à 10 kilomètres, c'est, avec ses 592 m de profondeur, le lac le plus profond des Etats-Unis.

 

 

 

La principale activité est trekking, mais à cette époque de l'année il reste plus de 4 m de neige et les bourrasques sont encore fréquentes.

 

Au village de "La Pine", à 1200 m d'altitude, nous trouvons un grand parking goudronné avec eau, wifi et restaurant, parfait pour le bivouac.

 

En fin de journée, les camions arrivent en nombre.....ça risque d'être bruyant....la nuit tombe, il fait 0°, il neige à gros flocons et pour ne pas mourir de froid, les routiers laissent les moteurs tourner toute la nuit. Le gas-oil ne doit pas être assez cher, car quand ça sera le cas, ils feront comme nous, ils monteront un petit chauffage diesel qui consomme presque rien !

 

Jeudi 19 mai 10° / 25°, le beau temps est revenu

 

La petite ville de Hood River, entourée d'arbres fruitiers et de vignes, est réputée pour ses spots de planche à voile et de kitesurf. Nous passons deux nuits sur un parking "day use only" idéalement situé, mais la police municipale nous averti  qu'on devra dégager demain !

 

 

 

En attendant, nous empruntons le "Mount Hood Railroad", un chemin de fer de 35 km construit en 1906 pour transporter le bois jusqu'à la Columbia River, une des plus grandes rivière des Etats-Unis qui sépare l'Oregon de l'état de Washington. En fait, la ligne passe au milieu de la forêt et à part la vue splendide sur le mont Hood à l'arrivée, on n'a pas vu grand chose.

 

   

 

Le mont Hood qui culmine à 3426 m offre un domaine skiable ouvert toute l'année. Cela nous aurait bien tenté, mais nous avons rendez vous à Seattle avec des familles de voyageurs Français que nous avons déjà rencontrées.

 

Nous longeons toujours la "Columbia River", en direction du Pacifique en empruntant la 30, cette route historique construite en 1915 qui faisait partie de l'Oregon Trail. Au sommet de Crown Point, la "Vista house", le centre d'information, domine les falaises d'ou surgit de nombreuses cascades.

Après une bonne heure de grimpette, nous arrivons, trempé de sueur et d'embruns, au sommet des "Multnomah Falls" qui avec leur 195 m sont les plus hautes chutes de l'Oregon.

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

Nous atteignons Portland qui, dès 1890 devint le plus grand port céréalier du monde.

Si nous faisons une courte escale à Portland, ce n'est pas seulement pour admirer le "Steel Bridge", ce pont mobile construit en 1912 qui supporte une voie routière à l'étage et une voie ferrée au rez-de-chaussée, mais pour que Claude fasse quelques achats dans le plus grand magasin de tissu du monde.

 

 

 

Dimanche 22 mai 2011 10° / 20°, temps couvert

 

Seattle construite sur 7 collines le long d'une immense baie qui la protège des fureurs du Pacifique abrite quelques  entreprises phares comme Microsoft, Starbucks et les avions Boeing.

 

 

 

Même si aujourd'hui les magasins ont remplacé les entrepôts sur les quais qui accueillaient les steamers,  la cité reste un moteur économique comme dans les années 1890 quand la ruée vers l'or du Klondike créa de multiples milliardaires

 

   

Les vieux quartiers ont conservé un certain charme et le "Pike Place Market" reste très animé.

 

   

 

Pas de doute, la balance le confirme, au cours de l'or actuel, Claude a une valeur marchande supérieure  la mienne ! ! !

 

 

 

Que l'on s'arrête devant les magasins Barnes et Noble (librairies) pour faire de l'internet ou sur les parking des Safeway (supermarchés) pour y passer la nuit, des Américains s'arrêtent fréquemment pour nous parler voyage. Eux qui ont déjà peur d'aller jusqu'au Mexique !

 

 

 

Comme prévu, nous retrouvons avec plaisir la famille de Chris et Christine. Pour eux, c'est bientôt la fin du voyage et pendant que Claude joue à la grand-mère, Chris et moi profitons du beau temps pour faire quelques travaux sur le camping-car qu'ils doivent remettre en vente.

 

   

 

Deux jours plus tard c'est en compagnie de nos amis  Michel et Bernadette  que nous bivouaquons dans un camping au bord d'un lac. Journées tranquilles, Claude fait une lessive tandis que je fais un peu d'entretien sur le camping-car.

 

   

 

Vendredi 27 mai 2011, il a plu toute la nuit, mais beau temps dans la journée, 13° / 20°

 

Comme à notre habitude, nous délaissons les Highway pour les routes secondaires. On se retrouve dans la campagne profonde où les fermes et les maisons sont encore celles des pionniers.

 

   

 

Nous rejoignons "Whidbey Island", une presqu'ile au nord de Seattle ; nous pensions y trouver un bivouac côtier, nous y trouvons un Ferry qui peut nous emmener jusqu'à Victoria sur l'ile de Vancouver au Canada.

 

   

 

 

Dimanche 29 mai, avant de rejoindre le Canada, un reportage sur :

 

                                         La Ruée vers l'Or de 1848 dans l'Ouest Américain.

 

La découverte :

De 1769 à 1823, les franciscains qui fondèrent des missions le long du littoral californien, furent les premiers à coloniser ce territoire. Des rumeurs quant à la connaissance de gisements d'or par les hommes en robe de bure apparurent. Autre rumeur dès 1814, des trappeurs prétendirent  que les habitants du Fort Ross, (construit par la Compagnie Russe faisant  commerce de la fourrure des loutres de mer), exploitaient des gisements aurifères, mais rien ne le confirma.

 

En mars 1842, Francisco Lopez découvrit de l'or à Placerita Canyon. Avec des amis, dont le Français Charles Baric (c'est vrai qu'il était originaire de Bordeaux), il exploita le filon qui s'épuisa vite. Toutefois, entre mythes d'une terre promise et rumeurs, personne ne soupçonnait que les rêves les plus fous allaient bientôt devenir réalité, car jusque là, le faible peuplement du pays n'avait pas permis une exploration approfondie des ressources du pays.

 

En 1839 lorsque la Californie devint une province du Mexique, le pays accorda des titres de propriétés à des étrangers, dont un Suisse, John Sutter, qui projetait de créer un empire agricole tellement énorme qu'il l'avait baptisé la "Nouvelle Helvétie".

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Le 24 janvier 1848, dans les environs de Coloma, le charpentier James W Marshall,  trouva des morceaux de métal brillant dans le bief de la scierie qu'il construisait pour le compte de John Sutter, sur les rives de l'American River.

 

La ruée :

 Ce 24 janvier 1848 fut le véritable début de la ruée vers l'or en Californie et la première d'envergure mondiale. Elle allait durer 8 ans (1848 - 1856).

 

Déconcerté par cette découverte, Sutter voulut d'abord la tenir secrète car il craignait pour ses projets en cas de recherche d'or intensive.

 

Cependant, la nouvelle ne tarda pas à se répandre et fut confirmée en mars 1848 par  Samuel Brannan, le propriétaire du "California Star" qui arpentait les rues de San Francisco en brandissant une fiole contenant de l'or et s'écriait : « De l'or ! De l'or ! De l'or ! Il y a de l'or dans l'American River ! »

 

Les premières personnes qui affluèrent vers les gisements aurifères, au printemps 1848, furent des Américains et des Européens vivant en Californie ou des habitants de l'Oregon qui descendaient par la piste Sikiyou qui menait de Portland à la Californie.

 

 

 

 

 

 

Ensuite vinrent des gens en provenance d'Hawaï et plusieurs milliers de Latino-Américains du Mexique, du Pérou et même du Chili, par voie maritime et par voie terrestre. À la fin de l'année 1848, quelques 6 000 chercheurs étaient parvenus en Californie. Certains de ces « forty-eighters » (quarante-huitards), comme on a appelé ces pionniers en raison de l'année 48, avaient l'opportunité de collecter de grandes quantités d'un or facilement accessible : l'équivalent de plusieurs milliers de dollars, chaque jour, dans certains cas. Même le prospecteur moyen dégageait par jour l'équivalent, en or, de 10 à 50 fois le salaire quotidien d'un travailleur de la côte Est.

 

Le 19 août 1848, le New York Herald fut le premier grand journal de la côte Est à mentionner la ruée vers l'or en Californie, nouvelle qui fut confirmée au Congrès en décembre 1849. Dès le début de l'année suivante, des vagues d'immigrants du monde entier appelés plus tard les « forty-niners », (quarante neuvards) arrivèrent dans la Gold Country, en Californie.

Comme le craignait John Sutter, la fièvre de l'or prit vite de l'ampleur. Jusque là un des hommes les plus riches du pays, il fut paradoxalement ruiné par la découverte d'or sur ses terres : ses ouvriers désertèrent, ses droits de propriété furent contestés, ses récoltes ravagées, son bétail volé et ses terres squattées par les nouveaux arrivants.

Les voies d'accès :

Il n'y avait pas de route évidente pour se rendre en Californie. Les forty-niners faisaient face à de nombreuses difficultés et beaucoup  y trouvèrent la mort.

 

A l'origine, les argonautes (on les appelait ainsi) voyageaient par la mer. Au départ de la côte Est, un voyage par le Cap Horn prenait entre cinq et huit mois et couvrait une distance de 33 000 km. Une alternative était de rejoindre la côte Est de l'isthme de Panama puis, à l'aide de mules et de canoës, traverser pendant une semaine, la jungle jusqu'à la côte pacifique afin d'y attendre un navire faisant route vers San Francisco. Il y avait aussi une route traversant le Mexique au départ de Veracruz.

 

La vallée de la mort doit son nom macabre à un groupe de valeureux forty-niners qui tentèrent d'atteindre la région de Sacramento en passant par les déserts du Nevada et de Californie et qui furent les premières personnes originaires d'Europe à traverser la vallée. Ces pionniers qui restèrent bloqués plusieurs mois dans cette dépression désertique en n'ayant rencontré presque aucune forme de vie animale ou végétale, lui donnèrent le nom de Death Valley, la vallée de la mort.

Par ailleurs, beaucoup de chercheurs d'or empruntaient une route terrestre à bord de chariots à travers les États-Unis d'Amérique, en particulier en suivant le "California Trail" ou "l'Oregon Trail", des anciennes pistes qui reliaient le Missouri à la côte Pacifique. Ces routes regroupaient environ 8 000 km de voies, dont 1 600 km sont encore visibles aujourd'hui dans la région désertique du Grand Bassin.

   

Chacune de ces routes avait ses propres risques mortels : naufrages, fièvres typhoïdes ou choléra. En raison de ces difficultés, les femmes étaient quasiment absentes de cette grande migration.

La piste de l'Oregon (3200 km) qui partait du Missouri, était la principale voie terrestre qui franchissait les Montagnes rocheuses et suivait la Columbia River pour aboutir aux environs de Portland.  Elle vit défiler au moins 150 000 fermiers, trappeurs et argonautes qui, pour effectuer ce trajet de 5 à 6 mois, partaient en avril ou mai lorsque l'herbe était suffisamment haute pour nourrir les chevaux. Par ailleurs il fallait que les chemins empruntés soient un minimum carrossable pour que les chariots bâchés puissent y circuler sans encombre.

Michel La Framboise, né à Montréal en 1797 fut le plus actif des trappeurs et négociants canadiens-français qui sillonnait chaque année l'Oregon et la Californie avec ses compagnons en quête de peaux de loutre, de castors et d'ours.

 

.Surnommé "Capitaine de la piste de la Californie", il fut considéré comme le père de la Piste de Californie qui aboutissait au French Camp qui était un lieu d'échanges avec les  Amérindiens.

 

Cette piste fut utilisée par 250 000 immigrants, jusqu'à l'amélioration des voies entre la Californie et la côte Est des Etats-Unis.

 

Dans les années 1850, les clippers, puis quelques années plus tard les bateaux à vapeur commencèrent un trafic régulier entre le Panama et San Francisco. La construction du Chemin de fer du Panama, qui traverse d'un bout à l'autre l'isthme de Panama, s'acheva en 1855.

 

Les passagers, les marchandises et les lettres transitaient alors entre la côte Est des États-Unis et la Californie en bateau puis par le train à travers le Panama.

En 1857, que le "SS Central America" croisa un ouragan et sombra au large des côtes des Carolines avec à son bord environ trois tonnes d'or provenant de Californie.

Puis en 1863, la construction de la partie Ouest du premier chemin de fer transcontinental  débuta à Sacramento. L'achèvement de la ligne, environ six ans plus tard, financée en partie par les bénéfices de la ruée vers l'or, relia la Californie au centre et à l'est des États-Unis.

Puis, en 1883 la ligne de la "Northen Pacific Railway" atteignait la ville de Portland et la piste de l'Oregon perdit toute raison d'être. Le voyage qui prenait des semaines, voire des mois, pouvait désormais se compter en jours, mais la ruée vers l'or était terminée.

San Francisco :

En 1848, San Francisco était une minuscule implantation de pionniers. Lorsque les habitants furent au courant de la découverte d'or, la ville explosa avec l'arrivée de nouveaux aventuriers et commerçants. La population de San Francisco passa d'environ 500 habitants en 1848 à 25 000  en 1850 et à plus de 150 000 en 1870.

Pour répondre à la demande des nouveaux immigrants, des navires importaient des marchandises du monde entier, comme la porcelaine et la soie de Chine ou d'Ecosse. Arrivés à bon port, les capitaines des bateaux se retrouvaient sans équipage, leur navire déserté par les marins qui s'en allaient prospecter. Les quais et les docks de San Francisco devinrent une forêt de mâts quand des centaines de navires y furent abandonnés.

Les hommes qui vivaient dans des tentes, dans des huttes ou des cabanes en bois prélevèrent les cabines des bateaux pour en faire des habitations, transformèrent les navires en entrepôts, magasins, tavernes ou hôtels. Un bateau servit même de prison. Plus tard, nombre de ces navires furent  détruits et utilisés comme remblais afin d'augmenter la surface des terrains constructibles pour faire face à l'explosion de la demande.

 

L'immigration :

On estime qu'entre 70 000 et 90 000 immigrants sont arrivés en Californie en 1849 (environ 50% par la mer et 50% par la terre) ; 50 000 à 60 000 d'entre eux étaient probablement américains, les autres venaient d'autres pays. En 1855, l'estimation s'élève, au minimum, à 300 000 chercheurs d'or, marchands et autres immigrants du monde entier parvenus en Californie. La plupart étaient toujours des américains, mais il y avait aussi des dizaines de milliers de Mexicains, de Chinois, de Britanniques, de Français et de Latino-Américains ainsi que des petits groupes de mineurs d'origine diverse.

 

La chasse aux "étrangers" :

Au cours de l'année 1850, la plupart des ressources les plus accessibles avaient été exploitées et l'on se tourna alors vers l'extraction de gisements plus difficiles d'accès. Les Américains commencèrent alors à chasser les étrangers afin d'avoir accès plus facilement à l'or qui restait. La nouvelle législature de l'État de Californie exigeait des mineurs étrangers qu'ils s'acquittent d'une taxe de vingt dollars par mois.

 

Les prospecteurs américains commencèrent à agresser les étrangers et particulièrement les Latino-Américains et les Chinois. Par des attaques ou par des lois clairement racistes, on tenta de chasser les immigrés chinois et latino-américains. Mais le bilan n'est pas meilleur du côté des Américains : un forty-niner sur douze mourut pendant la ruée. En effet, le taux de mortalité et le taux de criminalité furent particulièrement élevé à cette époque.

 

 De surcroît, le nombre faramineux de nouveaux arrivants chassa les Amérindiens de leurs zones habituelles de chasse et de pêche. Afin de protéger leurs habitations et leurs moyens de subsistance, ils répondirent en attaquant les mineurs qui se vengèrent par de violentes représailles sur leurs villages. Les Indiens, moins bien armés, furent souvent abattus. Ceux qui parvinrent à échapper aux massacres moururent de maladies ou de famines, et les autres furent souvent incapables de survivre en n'ayant plus accès à leurs ressources naturelles. Leur population  estimée à 150 000 en 1845, n'est plus que 30 000 en 1870.

 

 

 

La législation :

Au début de la ruée vers l'or, la Californie était une région où il n'existait aucune législation, ce qui représentait un avantage pour les forty-niners.  Dans les régions aurifères l'or était libre d'accès, il n'y avait ni propriété privée, ni licence, ni taxe. Les conflits étaient parfois réglés violemment entre ses protagonistes.

Dès l'année 1850, les mineurs devaient faire la queue pour enregistrer les "claims" (terrain que l'on revendique comme sien). Dans le cas où un claim était abandonné (ou non exploité), les autres mineurs pouvaient le faire enregistrer pour leur compte.

 

Les techniques d'extraction :

En Californie, le gravier avait une teneur en or suffisante pour que les premiers argonautes puissent simplement utiliser la technique de la batée, une forme d'orpaillage dont on se sert dans les rivières et les cours d'eau. Toutefois, la batée ne pouvait se faire à grande échelle et certains mineurs développèrent des techniques plus « industrielles », comme les rampes de lavage et traitèrent ainsi de plus gros volumes de ces sédiments. Dans les exploitations plus complexes, des groupes de prospecteurs détournaient le cours de la rivière grâce à un canal parallèle et draguaient  le lit asséché de la rivière. On estime que 370 tonnes d'or (7,2 milliards de dollars 2006) furent extraites dans les cinq premières années de la ruée.

 

   

 

L'extraction hydraulique constitua l'étape suivante dans le développement des techniques d'extraction de l'or au milieu du XIXe siècle, et fut énormément employée en Californie. À l'aide de puissants canons, utilisés pour la première fois en 1853, on projetait de la vapeur ou de l'eau sur les versants des collines ou des falaises afin d'en extraire les couches sédimentaires qui contenaient le précieux métal. Une fois ces sédiments extraits, on les faisait passer dans des canaux au fond desquels l'or, plus lourd, se déposait naturellement et était ainsi trié du reste. Au milieu des années 1880, on estime que 340 tonnes d'or (6,6 milliards de dollars 2006) furent extraites par ce procédé.

 

Toutefois, cette technique n'avait pas que des avantages : les sédiments, auxquels s'ajoutèrent des métaux lourds et d'autres produits polluants, furent rejetés en majeure partie directement dans les différents cours d'eau ; et aujourd'hui encore, de nombreux endroits restent marqués par l'extraction hydraulique qui a transformé en terrains infertiles l'aval des cours d'eau où se sont déposés les sédiments, ainsi que la terre mise à nu par les canons à eau.

Pendant cette période, et les décennies qui suivirent, les chercheurs d'or creusèrent des mines et se servirent d'explosifs pour extraire les veines d'or. Une fois les roches ramenées à la surface, elles étaient concassées puis, avec de l'eau  l'or était trié, débarrassé de ses impuretés et aggloméré avec le mercure qui contamina grandement les terres et les rivières.

 

Les routes de l'or :

Une fois extrait, l'or empruntait de nombreux itinéraires. Dans un premier temps, dans la majorité des cas, on pesait l'or à peine extrait, qui était négocié sur place contre nourriture, équipement et logement. Ensuite, les marchands se servaient de cet or pour acheter des marchandises aux capitaines des navires en transit pour la Californie. L'or ainsi arrivé en Californie, repartait au fond des cales ou à dos de mulets, et rejoignait les caisses des fabricants de marchandises du monde entier. L'or quittait aussi la Californie avec les Argonautes qui envoyaient ou emportaient eux-mêmes le fruit de leur efforts dans leur pays d'origine. On estime, par exemple, que 80 millions de dollars en or californien furent envoyés en France par des prospecteurs et des marchands français.

 

Avec le temps, des banques locales et des marchands d'or imprimèrent des billets ou des bons utilisés comme monnaie d'échange sur place et donnés contre de l'or. Des particuliers construisirent également des ateliers de fabrication de monnaies et frappèrent leurs propres pièces en or. À partir de la construction de l'hôtel des monnaies de San Francisco, en 1854, les lingots furent transformés en pièces d'or officielles des États-Unis. Plus tard, l'or fut envoyé par les banques californiennes aux banques nationales américaines en échange de devises américaines destinées à nourrir l'importante croissance économique de l'État de Californie.

 

Les profits :

Bien que, selon la sagesse populaire, ce serait les marchands et non les mineurs qui auraient tiré les plus grands bénéfices de la ruée vers l'or, la réalité semble être bien moins schématique, même s'il est sûr que certains hommes d'affaires en ont tiré des profits importants.

Lorsque les premières vagues d'immigrants arrivèrent, l'homme le plus riche de Californie était Samuel Brannan. Réputé infatigable, il fut le premier à faire connaître la ruée vers l'or et en fut le premier millionnaire. Il publia le premier journal de San Francisco le « California Star » et ouvrit rapidement les premiers magasins à Sacramento, à Colona et bien d'autres endroits où l'on trouvait de l'or. La ruée vers l'or venait seulement de commencer qu'il avait déjà acheté tout le matériel de prospection disponible à San Francisco pour le revendre avec une forte marge qui lui permit de faire d'importants bénéfices.

 

Mais il n'était pas le seul, des prospecteurs se faisaient aussi beaucoup d'argent. Par exemple, un petit groupe qui travaillait dans la Feather River  en 1848 sortit de la rivière une quantité d'or valant 1,5 million de dollars.

En moyenne, la majorité des chercheurs d'or qui arrivèrent après les autres, gagnèrent assez peu d'argent. On estime à moins d'un sur vingt  le nombre de prospecteurs qui obtinrent un profit significatif. Beaucoup de marchands malchanceux s'installèrent dans des colonies qui disparurent d'elles-mêmes ou qui furent détruites par de terribles incendies tels que les villes pouvaient en connaître à l'époque.

Exemple de ces contrastes : l'homme d'affaire Oscar Levi Strauss qui, en 1853, devint riche et célèbre avec la fabrication de salopettes en denim à San Francisco. A l'opposé, Joshua Norton,  qui fit d'abord fortune avant de tout perdre en 1858, se fit connaître à San Francisco en tant qu'« Empereur Norton I » autoproclamé et réputé devenu fou à cause de ses problèmes financiers.

À partir de 1855, le contexte économique changea de façon significative. L'exploitation de l'or ne demeura rentable que pour ceux qui se regroupèrent et qui étaient assez nombreux pour travailler ensemble, comme partenaires ou comme employés. Dès le milieu des années 1850, ce furent les propriétaires de ces sociétés d'extraction minière d'or qui firent de réels bénéfices.

Les effets :

Au beau milieu de la ruée vers l'or, les bourgs et les villes se peuplèrent rapidement. On bâtit rapidement de nouvelles routes, des écoles et des églises et on commença à organiser la vie civile.

 Des générations d'immigrants venus du monde entier, souvent courageux et débrouillards, propulsèrent la Californie du statut de petit marigot perdu à celui de pôle d'attraction mondial.

 

 

 

L'agriculture se développa à grande échelle et dès 1860, la Californie possédait déjà 200 minoteries et exportait du blé et de la farine dans le monde entier. Ils développèrent aussi le cinéma, l'industrie pétrolière,  aéronautique et  informatique.

La ruée vers l'or eut également des répercussions sur l'économie mondiale. Les fermiers du Chili, d'Australie et d'Hawaï trouvèrent en Californie un nouveau marché pour leurs produits ; la demande en biens manufacturés britanniques s'accrut considérablement ; des vêtements et même des maisons en préfabriquées étaient importés depuis la Chine. Les bénéfices obtenus grâce aux échanges de grandes quantités d'or contre des marchandises provoquèrent la hausse des prix en Californie et stimulèrent les investissements ainsi que la création d'emplois partout sur la planète.

Autre conséquence, le prospecteur australien Edward Hargraves, qui avait remarqué des ressemblances entre les paysages de la Californie et de l'Australie, découvrit de l'or lorsqu'il rentra dans son pays d'origine, ce qui marqua le début de ruées vers l'or en Australie ; mais ceci est une autre histoire que je vous compterai plus tard lorsque nous visiterons ce pays.

Fin de l'épopée de la première ruée vers l'or.

 

                                                                 Quelques bivouacs en images :

 

       Barslow                  Needles                   Yosemite                 Sanger                    Coloma                  Rio Vista ca

 

      San Raphael           San Francisco             Bolinas                     Statford           Seattle State Park       Black Diamond 

 

 

Les moins : Bivouacs libres pas faciles, camping assez chers, les distances.

 

Les plus : Réseau routier, sentiment de sécurité, quelques rencontres sympas avec des Américains et d'autres voyageurs.

 

Bilan de l'Ouest Américain :  Séjour de 43 jours,

 

Dépenses : 2660 €, dont 140 € d'entretien, 338 € Nikon et 275 € d'assurance.

 

Parcours de 5430 kms, cumul depuis le départ : 76390 kms                        (119550)

 

                                                                             

 

                                                                        Le samedi 28 mai 2011, le voyage se poursuit au Canada