Sultanat d' OMAN

 

 

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Oman

 

Capitale : Muscat

 

Superficie : 310 000 km² (la moitié de la France)

 

 

Population : 4 millions 56 % sont Omanais

36 % Indiens, Pakistanais et Bangladais

 

Langue : Arabe et Anglais

 

Monnaie : Rial Omanais

 

 

 

 

 

 

 

                   

Lundi 26 décembre 2016  ciel bleu   34° / 20°

Nous arrivons au  poste frontière d'Al Ain en début d'après midi où les formalités s'effectuent rapidement (voir page pratique).

Avec ses montagnes spectaculaires, ses wadi encaissés, ses déserts battus par les vents et son littoral sauvage, le sultanat offre quantités d'attraits. Mais c'est dans sa population que réside l'âme du pays ; ce sens de l'hospitalité à l'égard des étrangers, cette ancienne tradition de partager "le pain" et de veiller à ce que tout se passe bien, même dans un contexte devenu très moderne.

 

 

Comme aux Emirats, le Sultanat d'Oman, guidé par la foi musulmane se comporte en société moderne, partageant nombre d'aspirations occidentales tout en s'efforçant de maintenir leur identité arabe. Mais pas facile quand les natifs ne représentent que la moitié de la population !!!

Mais ce mixage des populations et des religions, font que la population est devenue très tolérante aux coutumes et manières étrangères. On peut se promener en short dans les rues ou en bikinis sur les plages sans s'attirer les regards insistants ou les foudres des autorités, comme en Iran.

Grâce au Sultan Qaboos, le monarque absolu, Oman a été nommé "le pays ayant le plus progressé au cours des 40 dernières années" ; la manne pétrolière n'y est pas étrangère.

Dans ce pays moderne et riche, toutes les couches de la population ont un accès gratuit aux soins et à l'enseignement ainsi qu'à un fond pour le mariage !. De nombreux membres de la classe moyenne possèdent de puissantes voitures, des yachts et de luxueuses villas.

 

En fin de matinée, le thermomètre marque déjà 34°, mais heureusement aujourd'hui nous devons rouler pour rejoindre notre premier bivouac omanais. Avec la clim et le bercement, les enfants s'endorment rapidement. Le soleil est déjà couché lorsque nous arrivons au fort de Jabrin. Le parking de la forteresse nous offre un excellent bivouac.

 

Si tous les pays d'Arabie possèdent leurs places fortifiées, les plus belles ont été bâties sur la côte Est de la péninsule pour prévenir des invasions venues de la mer.

Avec plus de 2000 châteaux (résidences fortifiées), forts (structures militaires) et tours de guet, Oman offre un patrimoine incomparable.

Ce remarquable ensemble de tours de guets et de remparts qui court de façon spectaculaire le long des wadi, fait de Bahla l'une des villes fortifiées les plus complètes au monde. Ses murailles s'étirent des kilomètres et auraient été conçus il y a 600 ans par une femme.

Elément des ces remparts inscrit au patrimoine de l'Unesco en 1987, l'impressionnant forteresse du XIIe siècle est l'une des plus importante du pays. Elsa court dans toutes les pièces du château pour choisir sa "chambre" comme elle dit, tandis que Léon, l'acrobate, grimpe partout...il faut l'avoir à l'œil !!!

 

Cernée d'épaisses oasis - palmeraies, la ville de Nizwa , est dominée par sa forteresse du XVIIe siècle. Son immense tour ronde qui culmine à 40 m de hauteur, offre une vue imprenable sur les jardins et un large panorama sur les monts Hajar qui l'entoure.

 

L'agglomération de Muscat (la capitale), bordée par une haute chaine montagneuse est  composée d'une succession de faubourgs qui s'étirent sur une cinquantaine de kilomètres le long de l'océan. Comme la plupart des villes omanaises, la capitale à conservé le charme de l'architecture traditionnelle.

En regardant le port de Mutrah (Muscat), je me suis dit "tiens, des bateaux de croisière" jusqu'à ce qu'on rencontre le Capitaine qui nous informe que ce sont les 2 yachts du Sultan !!!

Au bout de la corniche, le parking de Kalbuh Bay, connu des voyageurs, offre un bivouac agréable au bord de la mer et à 2 deux (grands) pas du souk.

Juste en face, un curieux monument blanc au sommet d'une autre colline....on s'est longtemps demandé ce que ça pouvait être....jusqu'a ce qu'on comprenne qu'il s'agit d'un brûle-encens géant qui rappel que la prospérité du pays s'est jadis bâtie sur le commerce de l'encens du Dohfar, tout au sud du pays.

 

Situé en bordure de mer dans le quartier historique du Vieux Muscat, ce Palais Royal qui sert à recevoir les hôtes de marque est facilement identifiable à ces colonnes bleues et or en forme de trompette. Le Sultan Qaboos qui vit la plupart du temps dans son immense Palais entre Sib et Muscat, possède en fait un palais dans chaque grandes villes du pays.

Elsa trouve que les fleurs du palais sont bien jolies et en cueillent quelques unes pour sa maman....je ne suis pas sur qu'avec les gardes et les dizaines de caméras de surveillance ce soit une bonne idée !!!!!

 

Jeudi 29 décembre 2016     Ciel bleu, 30° / 20°   eau 25°

Ca fait longtemps qu'Elsa voulait voir des dauphins, des vrais ! Alors ce matin, direction la Marina Bander Al Rowdha pour une sortie en mer. Les 2 moteurs de 250 cv nous propulsent rapidement au large....mais après 2 heures de navigation, les dauphins ne se montrent toujours pas ! Un coup de téléphone aux copains et le capitaine fonce sur la zone indiquée. Les dauphins sont bien là, mais la vision est furtive et Elsa est un peu déçue, elle n'a vu que le corps et la queue.....Maintenant elle voudrait voir la tête.....ça sera pour une autre fois !!!

 

Nous quittons la ville pour les plages du Sud, El Seifa, Yitti, Bandar Khayran,  on a que l'embarras du choix..... Bronzette, châteaux de sable, snorkeling et jeux rythment nos journées....

Pour les bivouacs la plupart des plages font l'affaire. De toute façon, pour les Omanais, la plage est plus souvent synonyme de pique nique, de camping ou de randonnée en 4x4 que de baignade.

Bon c'est pas le tout, on commence à avoir besoin d'eau...et dans ce pays désertique et sec, le pétrole est plus facile à trouver que l'eau !

 

Depuis ce matin, une noria de camions passe derrière notre campement en direction d'un hôtel isolé....Vers midi, la noria continue, on se dit qu'ils doivent avoir de gros besoins....En quittant le bivouac, on s'aperçoit qu'en fait ils ne livrent pas l'hôtel, mais qu'ils viennent faire le plein à l'usine de désalinisation toute proche pour ravitailler le village qui n'a pas l'eau courante. Sauvé, ils nous font le plein en moins de 5 minutes.

 

Lundi 2 janvier 2017  dernier jour de vacances pour les travailleurs !

Mais pour les enfants, les vacances sont bientôt finies et nous rejoignons Qurm Beach au nord de Muscat pour leur dernier bivouac.

Si Léon est un petit rigolo, toujours content,  Elsa est une sacrée coquine. Elle, qui essayait d'attraper les oiseaux fait exprès de poser devant les poubelles !!!!

Mais l'heure du départ approche et il faut bien passer à la douche !!!! Minuit, direction l'aéroport de Muscat .... pour les enfants les vacances sont finies...

 

Après le départ des enfants, il nous faut quelques jours pour remettre un peu d'ordre.....Tout d'abord, il faut faire le plein d'eau ...le chantier voisin fera l'affaire ; puis il faut faire les courses, ranger, nettoyer, faire la lessive....les courriers internet, la gestion des comptes en banque et la mise à jour de votre site adoré !!! et les journées sont bien occupées !

 

Jeudi 5 janvier 2017

Jeudi après midi, un chauffeur de taxi qui passait par là, nous invite pour la soirée...il nous explique vaguement qu'on va aller boire un apéro avant de prendre le repas  (dans sa famille suppose-t-on)...Mais lorsqu' il vient nous chercher vers 21h,  on comprend vite qu'il est célibataire et qu'il s'emmerde un peu....ça sent le piège !

On commence par prendre un verre au bar d'un grand hôtel où l'alcool coule à flots et les tables bien "garnie" ! Il me propose rapidement de me payer une pute....devant mon étonnement et la tête que fait Claude, il m'explique qu'ici, ce n'est pas un problème !!!!

Après avoir mangé un poulet frites au bord de mer, à 60 km de notre bivouac, nous allons boire une dernière bière dans une salle de spectacle écouter de la musique  arabe !....l'ambiance est bizarre, ça boit, ça fume, les hommes sont en nombre et les quelques femmes éclusent sec....

Vers 1 h du matin, il nous propose de dormir dans sa maison qui est toute proche, (il nous la fait même visiter). Claude me dit qu'il a un regard lubrique et décline l'invitation. A 2 h du matin nous sommes de retour sur notre plage !.

 

Samedi 7 janvier 2017  ciel bleu, vent et mer agitée  26° /  17°

Nous reprenons la route vers le Sud, mais il nous reste encore une corvée.

Avec le gasoil pourri utilisé en Iran, une vidange s'impose. Les moteurs modernes n'aiment pas du tout le souffre  qui calamine les injecteurs et en Iran, le taux est 300 fois plus élevé qu'en Europe !!!!

Port autrefois prospère, Qurayat était réputé pour l'exportation des chevaux dressés. Aujourd'hui, même s'il reste quelques irréductibles dresseurs de chevaux, c'est le joli port pêche qui nourrit le village.

Près du village de Dabab, le Bayt-Afrit est aussi appelé le trou du Démon. Au fond d'un immense gouffre, une piscine naturelle aux eaux bleu-vert transparentes invite à la baignade et au snorkeling.

 

Oman est un paradis pour les amoureux de tout terrain grâce aux omanais qui ont ouvert de nombreuses pistes avec leurs puissants 4x4.

Avec notre Sprinter 4x4 nous pouvons accéder "facilement" dans des coins les plus reculés du pays.

Avec ses 200 cv, la puissance nous sauve souvent, mais le poids reste un ennemi implacable, et sur le sable des plages, le plantage n'est jamais bien loin !!!

 

Lundi 9 janvier 2017 ciel bleu  28° / 20°

Après un plein d'eau et quelques maigres courses dans le village de Tiwi, nous allons stationner sur le parking à l'entrée du Wadi.  (lit de rivière)

Après 2 heures de marche au fond du canyon, le Wadi Shab fini par s'élargir pour rejoindre une zone de gros rochers et une succession de vasques aux eaux turquoises ou il fait bon se rafraichir.

Au bout du dernier bassin, deux monolithes ferment le canyon, mais entre ces 2 roches, un petit passage immergé, juste l'épaisseur du corps et la largeur de la tête, permet d'accéder à un dernier bassin à l'abri d'une grotte partiellement effondrée ou dévale une chute d'eau. Magique !!!

 

Lundi 9 janvier 2017   ciel bleu, vent violent à 1700 m, 16° / 8°

Cet après midi nous décidons d'attaquer la piste Tiwi / Ash- Shariq, qui dessert quelques rares villages de montagne comme Qurun, construit à l'abri d'une haute falaise. 

Cette piste taillée à flan de montagne est uniquement accessible aux 4x4....âmes sensibles, s'abstenir. Nous passons de 0 m à 1000 m en moins de 8 km !

La piste est poussiéreuse, les montées sont presque verticales, les virages en épingle à cheveux  et le vide impressionnant !!!  D'ailleurs, les épingles les plus raides sont bétonnées pour éviter que les 4x4 creusent la piste. Je demande bien à Claude de prendre quelques photos, mais impossible,  elle est tétanisée. 

A 10 km/h de moyenne, nous n'avons pas beaucoup progressé lorsque le soleil décline et pas question de se faire coincer sur la piste dans un endroit pareil ! Ca fait déjà un moment qu'on cherche un bivouac, mais impossible de sortir de la piste avec tous ces rochers. Enfin un parking, mais à 1750 m d'altitude.....aie aie, ça va cailler ! !

Eparpillées au sommet de la colline, des tours circulaires en pierre suivent les arêtes du relief. D'après les croyances locales elles auraient été érigées par l'esprit de Kebir Keb. Il s'agit en fait de tombes de la période Umm an-Nar qui datent de 2000 à 2700 av J-C.

Nuit fraiche à 1750 m d'altitude (8°), le chauffage a repris du service.

Après la traversée du plateau Jabal Bani Jabir, nous attaquons la descente sur  Maqtu'a, petite oasis de montagne.

 

Sept kilomètres, mille mètres de dénivelé jusqu'à l'entrée du Wadi Khabbah!!!. Mais si de ce côté de la montagne les pentes sont toujours aussi raides, pas une plaque de béton, et en montant les 4x4 creusent des escaliers.

On a seulement croisé 4 ou 5  Toy 79.  Dans les descentes, il faut doser - ne pas laisser s'emballer le moteur, mais ne pas trop freiner - le véhicule perd alors son adhérence et part en glissade !!!!! 

 

A peine quitté les montagnes, les hautes dunes blondes du Wahiba Sands apparaissent. Cet erg, qui occupe la pointe Est du Sultanat est traversé par une piste Nord - Sud qui rejoint la côte à Qihayd.

 

Et dès le départ une montée sévère, mais dans le sable cette fois, et même avec les courtes, ça ne monte pas.....il faut dégonfler.

Cet itinéraire de 150 km est jalonné de "Camel Farms" et de quelques campements pour touristes en mal d'authenticité.

Terres bédouines par excellence, les bédouins se sont aujourd'hui spécialisés dans le dressage des dromadaires en vue des courses régulièrement organisées dans la région.

 

A l'orée des dunes, la petite bourgade de Al-Mintirib est noyée au milieu d'une vaste palmeraie.

Dans les villages, les gamins nous saluent gentiment

 

La route qui grimpe dans les hauteurs du Hajar oriental, serpente à travers des formations rocheuses aux spectaculaires teintes vertes et rouille en raison de la présence d'oxyde de cuivre et de minerai de fer.

Au bout de la route, le Wadi Bani Khalid, d'une beauté plus sauvage que le Wadi Shab,  mérite une longue visite.

Bordé par une immense palmeraie, le Wadi Bani Khalid, cerné de hautes falaises, s'enfonce au milieu d'un amoncellement de gros rochers.

En remontant vers le fond du wadi à travers un labyrinthe de grosses roches, on atteint l'entrée de la grotte de Moqal.  Muni d'une lampe torche, c'est à 4 pattes qu'il faut pénétrer à l'intérieur et descendre l'étroit boyau.

Arrivés presqu'au fond, dans un environnement chaotique, un grondement continu envahi l'espace tandis que la chaleur humide devient suffocante - on atteint une vasque d'eau chaude.

Cette source chaude (environ 30°) alimente de nombreuses vasques creusées dans la roche qui, reliées entre elles par de petites cascades, permettent une longue descente en eaux vives qui se termine dans une belle piscine naturelle.

 

Jeudi 12 janvier  2017  ciel voilé   28° / 20°

A l'extrémité Est de la péninsule arabique, la ville de Sur (Sour, 70 000 hab), bordée par une longue plage de sable, reste célèbre pour ses chantiers navals qui fabriquent encore des "dhow" en bois - ces gros boutres en planches, aujourd'hui destinés aux pêcheurs. 

Mais les jours de ces chantiers traditionnels sont comptés....Dans le port de pêche, dont la digue a été entièrement peintes de tableaux qui racontent l'histoire de la région, la plupart des boutres sont maintenant en polyester qui leur garanti solidité et longévité. 

On a même réussit à mettre Claude dans  le tableau !!!!

Depuis le bivouac sur la plage de la corniche de Sur, magnifique vue  sur la bourgade de Ayjah.

Ce matin le sable est humide  autour du Sprinter et des crabes ont creusé leurs trous -  cette nuit, la marée a du monter un peu plus haut que prévu et la mer à effleurer les pneus....pas de quoi se noyer quand même !!!!

Les 3 tours de guet, qui marquent l'entrée de la lagune, permettaient de s'assurer que les dhow (boutres) étaient rentrés à bon port.

 

Situé à la pointe occidentale de la péninsule,  le petit village de pêcheurs de Ras al-Haad est un important site de nidification pour la tortue verte. Chaque année, au mois de juillet, des centaines de femelles qui y sont nées, reviennent pour pondre leur œufs.

Si au mois de janvier les trous laissés par les tortues sont encore bien visibles, les traces des 4x4 sont plus nombreuses que les sillons laissés par les tortues qui viennent pondre !!!

On avait quand même bien envie d'y passer la nuit, mais vers 18 h un garde nous a informé que la plage était fermée la nuit. C'est donc la grande plage, au nord du village, qui nous accueillera pour la nuit.

 

Dimanche 15 janvier 2017  Vent, nuageux  26° /  20°

Hier après-midi, nous nous installons sur la plage d'Al-Ashkharah, à côté du petit port de pêche....

Dans la soirée, tout parait tranquille.....mais vers 2 h du matin, des ronflements se font entendre.... c'est un chargeur (un bulldozer) qui creuse la plage et remplit plusieurs camions de sable...Bizarre de faire des trous dans une plage de la ville et surtout, en pleine nuit !!!! Bref, on a rien compris, mais quand ils ont eu fini, on s'est rendormis !!!!!

Dans la région, le 79 (Toyota) est le roi de la plage...Utilisé par tous les pêcheurs, il sert à transporter les filets, la glace, les poissons, mais aussi à tirer les bateaux pour les sortir de l'eau et les pousser lors de la mise à l'eau.

 

Entre mer de sable et mer d'Arabie, la "route des dunes" , qui traverse aussi de nombreux villages de pêcheurs, trace un couloir rectiligne d'une centaine de kilomètres dans les sables des Sharqiya Sands. 

Construite en surélévation, les vents, parfois violents, font traverser le sable sans qu'il ne bloque trop souvent la route. 

La route des dunes rejoint les petites salines de Shana, mais c'est aussi de Shana que partent les "ferries" à destination de Masirah Island

Mais il faut être patient.....les "barges" ne partent que lorsqu'elles sont pleines.....et si le week-end (vendredi / samedi) il faut faire la queue, la semaine il faut attendre qu'elles se remplissent. Après une bonne heure d'attente, un bulldozer et deux gros camions chargés de matériaux de construction complètent le chargement. En partant on accroche un peu le bateau voisin, mais visiblement ça ne pose pas de problème !!!!

Après une heure trente de traversée, nous accostons à Hilf, sur l'ile de Masirah, longue de 80 km et large de 18 km.

La petite ville d'Hilf, semble bien moderne ; maisons bien aménagées,, rues bien larges et tracées au cordeau, mais pas étonnant, car cette ile a une bien curieuse histoire.

En 1904, un navire britannique fit naufrage au large des côtes. Comptant sur la légendaire hospitalité arabe, l'équipage gagna le rivage .....et fut massacré. Le Sultan ordonna alors la destruction de toutes les maisons de l'ile et ce n'est qu'en 2009 qu'ils obtinrent la grâce royale.

 

Une route bitumée fait le tour de l'ile, mais sans 4x4 il est parfois difficile d'approcher la côte.  A part deux ou trois wadi humides où poussent quelques plantes et palmiers, le reste de l'ile est sec et minéral et le plus haut sommet de l'ile culmine à 274 m.

Tout le long de la côte, les pêcheurs ont construit des cabanes qui ont fini par former des villages, comme le gros bourg de Sur-Masira.

L'ile abrite en effet une importante population de pêcheurs attirés par d'importants stocks de maquereaux, de crevettes et de homards. 

Lundi 16 janvier 2017  ciel bleu, un peu de vent marin  27°

Ouf, ça fait au moins 10 jours qu'on cherchait de l'internet haut débit "ouvert" pour faire la mise à jour....mais pas facile !!!! On essaye de ne pas utiliser notre carte SIm, car le chargement des photos nous crame le crédit en 5 mn !!!!

Et ce matin, on est sur une plage de Masirah, juste sous le "Masira Island Resort", le seul hôtel de la côte Est et grâce à notre antenne, nous avons une excellente connexion !

 

Tiens, des châteaux de sable .... mais ici ce ne sont pas les enfants qui les construisent, ce sont juste ces gros crabes qui se creusent un abri !!!

Mais si les crabes sont bien dodus, c'est qu'ici ils nourrissent d'œufs de tortues, et ici des tortues, il y en a environ 30 0000 qui viennent y pondre leur œufs, c'est même le plus grand site de ponte des tortues caouannes au monde.

Sur l'ile de Masirah, il est plus facile de trouver de belles plages de sable blanc que des spots de snorkeling .... alors on essaye un peu toutes "pistes" entre monts et marée.

On finit par s'arrêter à la pointe sud ouest de l'ile, à côté des barques de pêcheurs où les rochers qui affleurent délimitent des bassins d'eaux calmes et peu profonds.

Bonne pioche.... des parterres de coraux en bon état (évidement, les pêcheurs ne s'y aventurent pas et les touristes inexistants), des poissons de toutes les couleurs, des coquillages, des oiseaux.......  

Malheureusement, les plages ne sont pas toujours propres, surtout près des pêcheurs qui n'en ont rien à foutre....et avant de plonger un peu de ménage s'impose !!!!!

Pourtant, le coin parait tout indiqué pour un bivouac tranquille. De toute façon, pour les bivouacs, c'est pas compliqué....c'est beau, tranquille et sécure partout !!!.

 

Jeudi 19 janvier 2017  nuageux  28° / 22°

Nous avons encore profité des belles plages de sable blanc du sud ouest et de ses merveilleux fonds marins et nous serions bien restés quelques jours de plus, mais le devoir nous appelle....

Nos visas arrivent bientôt à expiration et nos devons rejoindre Salalah, la grande ville du Sud pour demander une prolongation....et il nous reste 850 km à faire et quelques sites à visiter.

Vers 10 h, après quelques courses et le plein de gasoil, nous arrivons au port...pas de bol le ferry a déjà largué les amarres.....nous faisons signe à l'équipage....il revient....ouf, on a gagné 2 heures !!!!!

 

Nous poursuivons la route en direction de Salalah à travers un paysage désertique. Quelques collines envahies par les dunes, de rares acacias dans le lit de wadi asséchés, puis le reg, immensément plat à perte de vue.

A Ar-Ramayli, nous quittons l'asphalte et empruntons une belle piste fraichement nivelée qui serpente au milieu d'une sebka.

Ces 25 km de piste nous conduisent jusqu'a la "Fish farm" de Ras Bintawt où d'immenses bassins ont été creusés dans les sables du désert afin d'élever crabes et crevettes....Certains sont en eau,  d'autres ensablés, d'autres à sec....on a pas bien compris si ça fonctionnait vraiment !!!

En tout cas, ça fait le bonheur de nombreux oiseaux.

 

En chemin, quelques chameaux (dromadaires) viennent nous regardent passer....Non, non, celui là n'est pas mort...il se roule par terre afin de se débarrasser de parasites.

C'est aussi d'ci que part une piste de 25 km qui longe la mer et rejoint Al Khaluf à l'autre bout de la baie. Au début, elle traverse les "Sugar Dunes" appelées ainsi à cause de leur couleur claires, comme du sucre ; mais 10 kilomètres plus loin, il faut carrément rouler sur la plage à marée basse....et pas de chance, la marée est en train de remonter!!!

De toutes façon, après un ensablement en Namibie dans ces mêmes conditions, on s'est juré de ne jamais refaire seul de longs trajets à marée basse dans des endroits paumés. Le moindre problème technique et le véhicule est perdu !!!

Plusieurs de nos amis y ont laissé  leur Toy dans les mêmes conditions - Michel et Patrick sur le Banc d'Arguin (Mauritanie) et Manu à Puerto Déséado en Argentine....ça calme .... alors on fait demi tour !

Pour le bivouac, nous rejoignons "Pink lagoon" où quelques flamants, pas vraiment roses, viennent se nourrir.

 

Puis la route grimpe sur le djebel Hadiah un plateau rocailleux qui culmine à 230 m d'altitude. Et ici, pas d'interminables lacets pour monter ou descendre .... une profonde saignée dans la falaise et hop, direct en bas.

 

Juste en bas des falaises de gré, la superbe plage de sable blanc de Fagharah offre un bivouac idyllique.

Mais sur la jetée du petit port, un panneau rappelle que les courants sont violents et la baignade dangereuse. En fait toute la côte sud (région Salalah) est concernée.

Et depuis que des courants puissants ont failli nous emporter au large du Costa Rica,  nous sommes très attentifs à ces mises en garde ..... aussi prenons nous notre bain à l'abri de la digue du port qui casse les vagues et protège des courants.

 

Dimanche 22 janvier 2017   Nuageux en montagne 20° ,  ciel bleu en plaine 27° / 22°

Il y a quelques jours, Elsa, notre "grande" petite fille disait : " Rosie, il faut que tu sortes du ventre de tata Sanrine"....(Sandrine en français dans le texte)).

Aujourd'hui une nouvelle vidéo whatsApp nous dit : " la petite sœur de Stella est sortie du ventre de tata Sanrine".

Bienvenue à Rosie notre troisième petite fille qui est née tôt ce matin et félicitations aux parents.

 

Puis le chaine du Dhofar, qui culmine à 1800 m,  longe la mer sur des centaines de kilomètres jusqu'aux confins du Yémen.

Depuis la route principale construite en bordure du plateau, de nombreux "view points" offrent des vues exceptionnelles sur la côte et sur de profonds canyons ou subsiste parfois de petites oasis.

Puis par une descente vertigineuse, comme seul les ingénieurs omanais savent les tracer, la route descend du plateau pour longer la mer sur une étroite frange côtière entre falaises et océan. 

A proximité du village d'Hadraban, de spectaculaires formations karstiques - stalactites, drapés - tombent des hautes falaises de grès hautes de plus de cent mètres  + 100 m 

Sur la route de la corniche, nous croisons nos amis italiens qui remontent vers le nord. Salutations, échange d'informations - ils nous donnent le point GPS et les informations pour renouveler nos visas à Salalah - du coup, étant certains de pouvoir faire les formalités sur place, nous sommes un peu moins pressés !!!

 

A 70 km de Salalah, la petite ville de Mirbat (15 000 hab.) a connu des jours plus glorieux. Aujourd'hui délabré, son fort fut le site de la bataille de Mirbat qui, en juillet 1972, a marqué la fin de la guerre du Dhofar.

Dans les vieux quartiers près du port, d'anciennes demeures de marchands aux lourdes portes décorées et aux fenêtres aux volets sculptés laissent entrevoir les fastes d'un riche passé

Les coursives extérieures, protégées par des moucharabiehs, permettaient aux femmes de prendre le frais sans risque d'être aperçues.

Ah au fait, si vous ne voyez pas souvent de femmes sur les photos, ce n'est à cause des moucharabiehs, c'est que nous n'en voyons pratiquement jamais !!!!! Ce sont les hommes qui tiennent les commerces, les hommes qui travaillent dans les jardins eux qui font les courses ou qui s'amusent avec leur 4x4 sur les plages !!!!!

Une autre chose qui nous étonne : on voit très peu d'enfants, ni sur les plages, ni dans les rues, ni aller ou sortir des écoles ????

 

Lundi 23 janvier 2017  ciel bleu   26° / 22°, mer agitée

Ce matin, nous quittons notre bivouac-plage de Mirbat de bonne heure pour arriver à Salalah en milieu de matinée...il faut quand même penser à renouveler nos visas....et il n'y a que le matin où nous sommes sur que les administrations sont ouvertes - l'après midi, entre les repas, la sieste.....et la fatigue - rien n'est moins sur ....

Heureusement, grâce aux indications fournies par nos amis italiens, les formalités s'effectuent rapidement (moins d'une heure). Mais il faut payer les visas (50 € / per, et uniquement par CB), et comme nous n'avons pas de carte bancaire sur nous, le policier débite d'office la CB d'un client et lui remet notre argent !!!!

 

Capitale du gouvernorat du Dhofar, Salalah, deuxième ville du pays et la ville natale du Sultan Qaboos, bénéficie d'une attention toute particulière....larges avenues, ronds points paysagers, cocotiers, gazons...

Lorsqu'on arrive à Salalah, après près de mille de kilomètres de plateaux arides, de dunes et de déserts, le contraste est saisissant. Cette pittoresque cité subtropicale est comme posée au beau milieu d'un jardin tropical où les immenses palmeraies, bananeraies et papayeraies divisent les différents quartiers.

Mais au sultanat, si dans les campagnes, les Toyota ont déjà remplacé les chameaux - dans les grandes villes - les tentes bédouines et les vieux quartiers,  trop près des côtes, sont aussi condamnés au profit de corniches touristiques, d'hôtels internationaux et d'immeubles de standing.

 

L'histoire de Salalah, marquée par le commerce de l'encens, la sérénité qui y règne encore et sa diversité ethnique, opère un charme particulier.

Les arbres à encens poussent principalement au Yémen, au nord de la Somalie et dans les wadi semi désertiques du Dhofar autour de Salalah. Ceux du Dhofar, réputés depuis l'Antiquité pour la qualité de l'encens qu'ils produisent, firent la fortune du sultanat.

Cet arbuste, haut d' 1 à 2 m, ne commence à produire qu'à l'âge de 8 à 10 ans. Chaque année, à partir du mois d'avril, alors que la température commence à monter, on pratique des incisions dans l'écorce d'où s'écoule 3 à 4 kg d'une résine aromatique. Sous l'action du soleil, cette résine se solidifie en forme de gouttes de couleur blanche (la meilleure) ou ambre et renferme une huile qui, si on la dépose sur des charbons ardents brûle et dégage des vapeurs aromatiques.

Aujourd'hui, l'encens est encore très utilisé localement pour chasser les mauvais esprits, pour parfumer les vêtements ou pour traiter différents maux dont la toux.

Un peu partout dans le monde, l'encens participe à de nombreux rites religieux, notamment chrétiens et bouddhistes..

 

Sur des dizaines de kilomètres, les plages de sables blancs frangées de cocotiers, font planer un parfum de caraïbes au cœur du désert arabique.

 

Au milieu les effluves d'encens qui s'échappent des boutiques, le souk Al-Husn, proche du palais du sultan, semble s'être spécialisé dans la vente de turbans colorés et de calottes omanaises.

Mais le "souk" le plus intéressant se tient sur le trottoir d'en face à l'ombre des échoppes. C'est là que les hommes des tribus Jibbali, kandjar à la ceinture, vendent armes et munitions en toute décontraction.

Cette nuit, on a pas très bien dormi !!! A 2 h du matin, 3 ou 4 c.. sont venus faire du tout terrain sur la plage avec leur 4x4 - ronds dans le sable, sauts de dunes, courses de vitesse sur sur la grève..... et lorsqu'ils sont partis, ce sont les moustiques qui ont pris le relai !!!!!

 

Mercredi 25 janvier 2017  ciel bleu, 27° / 22°  vent de sable

Situé à une trentaine de kilomètres à l'est de Salalah dans  l'une des plus belles baie du Dhofar, (aujourd'hui fermée par un banc de sable), le parc archéologique de Sumhuram préserve les vestiges d'une ancienne cité portuaire, vieille de plus de 2000 ans.

Construite sur une petite colline surplombant la baie, Khor Rori, véritable ville portuaire, fut l'un des plus importants ports de commerce de la route de l'encens. De là, des bateaux chargés d'encens  faisaient voile en direction de l'Afrique, de la Perse, de l'Inde et de la Chine.

Dommage qu'ils n'aient pas laissé l'eau chaude, le bain aurait été bien plus agréable !!! 

 

En début d'après midi, nous rejoignons le wadi Dharbat qui n'est autre que la source de l'estuaire qui débouche à Khor Rori.

Quand la mousson est forte, durant l'été, d'impressionnantes cascades tombent des falaises jusqu'à la plaine, 300 m plus bas.

A cette période de l'année les pâturages ont quelque peu souffert de la sècheresse, mais de grands  plans d'eau vert émeraude retenus dans des cuvettes calcaire, font encore le bonheurs de centaines de dromadaires.

Depuis cette nuit, le vent souffle en rafales et ce matin la visibilité est réduite....nous n'allons donc pas rejoindre notre plage / bivouac de Salalah - avec la poussière et le sable, ça va être l'enfer et puis ce soir, c'est veille de week-end - alors les V8 vont ronfler une bonne partie de la nuit !!!

 

Tout autour de Salalah, des sources d'eau douces (Ayn) jaillissent de la montagne. Parmi les plus pittoresques, parait-il, figure l'Ayn Razat ....

On ne sait pas si ce sont les plus pittoresques, mais en tous les cas ce sont les plus proches de la ville et c'est la que débarque des cars entiers de croisiéristes - par vagues de 5 ou 6 - 300 personnes à la fois - la moitié de gros et l'autre de bancals....et les moins rapides, ceux qui n'arrivent pas à suivre le troupeau, ont intérêt à faire demi tour avant d'arriver au but, les bus sont déjà prêts au départ !!!!!

Après il y a les plus riches qui arrivent en 4x4 avec chauffeur, 15 toy identiques - mince alors - bon heureusement, ils ont mis des petits numéros pour que chacun s'y retrouve !!!

Enfin, après le départ des brebis, le coin semble idéal pour un bivouac tranquille....dommage que des panneaux mettent en garde contre les risques de  bilharziose.....on se serait bien pris un p'tit bain !

 

Vendredi 27 janvier 2017      27° / 22° ciel bleu, eau à 26° 

Après un petit tour sur la plage pour nous connecter sur un réseau "ouvert", nous prenons la route du Yémen....ne vous inquiétez pas, on va s'arrêter bien avant, mais nos amis italiens nous ont indiqué un superbe site ???

A 50 km de Salalah, Mughsai Bay se situe dans l'une des plus belles baie d'Oman, fermée par des falaises abruptes en direction du Yémen. Au pied de celles ci, la roche creusée de cavités naturelles, forment des trous souffleurs - enfin, normalement - car aujourd'hui ils ne soufflent pas du tout !!!

A partir de Mughsail Bay, les montagnes qui plongent à pic dans la mer, oblige la route à monter en lacets serrés jusqu' au sommet de la falaise.

Comme partout au sultanat, pas de tunnels, pas de viaducs - juste un travail de titan pour tailler la roche à flan de falaise jusqu'au dernier mamelon à 800 m d'altitude.

Et avec des pentes à 20%, les pannes et les accidents sont nombreux, mais pas besoin d'annuaire pour trouver une dépanneuse, il suffit d'aller regarder l'un des nombreux panneaux routiers pour relever l'adresse d'un dépanneur !!!!

Quelques kilomètres plus loin, nous quittons le goudron pour emprunter la piste  de Fizayah, 6 km de descente vertigineuse à flanc de montagne sur fond de mer émeraude.

Sur un petit promontoire, avant d'atteindre la mer, la piste traverse des campements Jibbali installés au milieu de pâturages où broutent des centaines de dromadaires.

Quelques dizaines de mètres plus bas, nous débouchons sur les criques sauvages de sable blanc de Fizayah nichées  au milieu d'un bouleversement de rochers érodés.

Pour le bivouac, pas de problème, il n'y a qu'a choisir sa crique !!! Nous faisons quelques sorties snorkeling, mais comme toujours sur cette côte, la mer est agitée et le sable en mouvement trouble l'eau.

Bon, on est quand même pas à plaindre, le ciel est bleu, la mer est belle et quelques dauphins viennent  jouer dans les vagues à quelques dizaines de mètre de la plage - mais comme dirait Elsa : " c'est quand qu'on leur voit la tête ? ".                 

Pendant que Claude fait une petite lessive, je bricole le vélo - je coupe un morceau du garde-boue qui gène la sortie de la cassette des toilettes lorsqu'il faut la vidanger - déjà que c'est pas bien marrant !!!

 

Dimanche 29 janvier 2017

Retour Salalah où nous attendent Cyril et Marie, EMOVO (Et Maintenant On Va Où sur sa page facebook) un couple de voyageurs en Toy qu'on avaient déjà rencontrés à Dubaï.

Ils sont en route depuis le printemps 2016 et pensent bien continuer vers la Mongolie via les pays en "stan" avant de rentrer à l'automne....C'est pas le tout d'être jeune, il faudrait bien reprendre le boulot !!!! Après une sympathique soirée crêpes, chacun reprend sa route, eux vers l'Est et nous vers le Nord.

Quelques courses, achat de notre billet retour pour le mois de mars et un bon plein de carburant, car à la sortie de Salalah, un panneau routier indique "Muscat 994 km", ce qui laisse penser qu'entre les 2 villes il n'y pas grand chose.....et c'est vrai que jusqu' Adam (à 800 km) le paysage reste désespérément vide et plat, pas un relief, pas un buisson pour interrompre le morne reg du Dhofar et d'Al- Wusta......même les puits de pétrole sont trop éloignés de la route pour  atténuer  la monotonie. 

Juste quelques "stations services-restaurants-pneus", quelques toilettes publiques qui nous permettent de faire le plein d'eau et l'oasis de Muntasar qui  peut offrir  un  agréable bivouac.

Mais pour nous, il est trop tôt et la route est encore longue ; aussi, préférons nous "avancer" encore un peu et bivouaquer au milieu du désert sous une voute étoilée....mais fraiche 13° !!!!

 

Mercredi 1 février 2017  beau et chaud   30° /  24°

Retour dans le nord du sultanat, dans les monts Hagar en bas du Djebel Shams, le point culminant d'Oman.

Au pied du Djebel, le vieux bourg d'El-Hamra est l'un des plus anciens villages d'Oman.

 

Accrochées sur la roche brute, ces grosses maisons, construites en briques de terre dans le style yéménite, dévalent la pente jusqu'à la palmeraie à travers un labyrinthe de ruelles pentues et accidentées.

Dans les nombreuses maisons abandonnées ouvertes aux quatre vents, on peut facilement se faire une idée du mode de vie des habitants qui n'a commencé à changer qu'il y a une trentaine d'années.

A la sortie de El-Hamra, une belle route grimpe sur les pentes du mont Hagar jusqu'au joli village de Misfat.

Blotties dans la montagne, ses maisons de pierres en terrasses dominent des  plantations de palmiers dattiers, de manguiers, de citronniers et des jardins suspendus en bordure du canyon.

Après être redescendus jusqu'a Al - Hamra, nous suivons la route goudronnée qui longe le wadi Ghul en direction du Djebel Shams.

Sur la droite, juste avant de quitter la route pour descendre dans le wadi Ghul,  apparaissent les vieilles maisons de pierres du village abandonné de Ghul. Construites juste au dessus de la palmeraie, les ruines se confondent avec les roches de la colline.

 

Une piste caillouteuse zigzague (Fred) dans le lit à sec du wadi Ghul entre les hautes parois rocheuses qui atteignent 1000 m de hauteur, voire plus à certains endroits.

Creusées par les chutes d'eau qui tombent du Djebel Shams, ses  gorges sont si profondes et ses parois si abruptes, qu'on l'appelle localement le "Grand Canyon d'Arabie" 

Après 2 km, de gros rochers barrent le lit de la rivière, et la piste semble s'arrêter là -  mais sur la droite, à peine visible, la piste  monte sur la berge dans une trouée entre les palmiers et traverse le hameau de Al Hajir.

Après avoir traversé le hameau de Al Hajir elle redescend dans le wadi, mais s'arrête définitivement un kilomètre plus loin. Avec ces gros rochers, impossible d'aller plus loin !!!

Et pourtant, la lecture de la route N° 8 de "Oman off road" indique clairement qu'une piste carrossable rejoint le hameau de A'Nakhar au bout de la gorge, 7 km plus loin.

Pas de doute, la piste a bien existé, mais vu les gros rochers qui l'encombre maintenant, il doit y avoir quelques années que les auteurs du guide ne sont pas venus par là !!!!

Une heure trente de marche dans le lit du wadi Ghul permet de rejoindre l'oasis de A'Nakhar, Si plus aucune famille n'y réside à l'année, quelques jardiniers qui s'occupent des palmiers y séjournent à différentes périodes.

Juste au dessus, à la verticale, 1000 m plus haut, à flanc de falaise, on pourrait apercevoir des randonneurs qui marchent sur la "Balcony Walk" ; mais même avec les jumelles, à plus d'un kilomètre, difficile de les localiser !!!

 

Nous reprenons la route extrêmement pentue, mais en partie asphaltée, en direction du Djebel Shams (la montagne du soleil),  dont le sommet, qui s'élève à 3075 m,  est le point culminant d'Oman.

Juste après le petit village de Al Hayl,  à 2000 m d'altitude, des belvédères aménagés offrent une vue plongeante sur le "Grand Canyon" (Wadi Ghul).

Puis la piste passe devant le Jabal Shams Resort, un campement de montagne sans âme tout en béton, continue encore sur près de 3 km dans la rocaille et  arrive enfin au hameau d'Al-Khithaym, point final de la piste. C'est aussi et surtout le point de départ de la vertigineuse "Balcony Walk".

Purée, y a du gaz !!!! Tracé à flanc de montagne, à 1000 m au dessus du wadi, ce petit sentier serpente à flanc de falaise à l'intérieur du canyon avec des vues époustouflantes sur les gorges et le lit asséché de la rivière.

Tout en bas, au bout de la gorge du Wadi Ghul, la petite oasis de A'Nakhar parait bien minuscule. 

Après une heure trente de marche depuis Al Khithaym, nous  rejoignons le village abandonné de As Sab.

Ce village improbable, construit dans la falaise à l'abri d'un surplomb est presque inaccessible,  et  pourtant 15 familles ont vécu la durant de nombreuses années !!!!

A quelques dizaines de mètres du village, au sommet d'une paroi verticale, au dessus d'un surplomb, d'incroyables cultures en terrasses sont suspendues au dessus du vide.....un faux pas et c'était un aller sans retour !!!!

Sur cette terre fertile, les villageois produisaient des pastèques, des piments, des oignons et récoltaient les olives pour faire de l'huile. Une retenue d'eau alimentait un moulin à farine qui permettait de faire des galettes  avec le blé qui poussait dans les fermes voisines.

Les bois d'oliviers, d'acacias et de juniper permettaient de construire les toitures, tandis que les troupeaux de chèvres fournissaient le lait, la viande, la laine, le cuir et la graisse pour l'éclairage.

 

Avec l'altitude, la chaleur et les dénivelés, la fatigue se fait sentir....eh oui, on est plus tout jeunes....nous rejoignons le plateau à coté d' Al Hayl à 1950 m d'altitude pour y "planter" le bivouac.

En nous promenant sur les dalles de pierres sombres qui surplombent le canyon, nous découvrons de nombreux fossiles de coquillages incrustés dans la roche......à 1950 m d'altitude !!!!! Les océans  recouvraient ils cette région ou les falaises se sont elles élevées ?

 

Vendredi 3 février 2017   pluie la nuit puis ciel bleu mais rafales de vent glaciales, 5° / 7°

Dans la nuit, le vent a soufflé en rafales, la pluie est tombée et la température est descendue à 5° !!!!. En fin de matinée, le ciel se dégage enfin, mais avec le vent qui souffle en rafales, le froid reste glacial.....20° de moins qu'hier à la même heure !!!!

Plutôt que de revenir sur nos pas, nous prenons la piste vers le nord est, qui passe de l'autre côté du Djebel Shams. Cette piste qui grimpe jusqu'à 2200 m traverse les villages de montagne de Krub et Al Marrat  et offre des vues panoramiques sur les monts du Sohar.

Dans les fortes montées en lacets, des voitures ont déjà creusé quelques marches. Avec le faible débattement  de nos suspensions, la roue arrière perd l'adhérence et gratte le caillou....jusqu'à ce que l'ASR entre en action et nous scotche au sol.

Première ou deuxième courte dans les montées - première courte dans les descentes abruptes pour ne pas "brûler" les freins.....consommation : 29,7 l/100... Claude serre les fesses - il ne faudrait pas que ça dure trop, on va finir par être à cours de carburant.

 

Dimanche 5 février 2017  ciel bleu, le vent s'est calmé

Bivouac tranquille sur le plateau au dessus de la palmeraie du viel Al Hamra. Direction la route de montagne vers le Wadi Bani Awf via Hatt.

Sur une bonne vingtaine de kilomètres, une belle route asphaltée en lacets nous monte à 2000 m d'altitude,  jusqu'au village de Sharaf Al Alamayn.

A partir de là; il faut redescendre jusqu'à l'oasis de Hatt, 900 m plus bas. Sept kilomètres de piste à flanc de montagne avec des parties éboulées et des lacets abrupts, et de temps en temps il faut croiser d'autres voitures, surtout des 4x4 de location.

Avant d'attaquer certains tronçons bien pentus, nous vérifions qu'aucune voiture n'arrive en sens inverse.....dans les fortes descentes on est déjà à la limite du décrochage et on ne pourrait de toutes façons pas s'arrêter, pas plus que ceux qui montent ne pourraient repartir.

Nous croisons un  pick-up Hilux de location (plaques rouges) qui monte - bizarre, il a le hayon ouvert - quelques dizaines de mètres plus bas, des objets  barrent la piste - sacs de vêtements, table de camping, sièges - on fait tout de suite rapprochement -  on klaxonne comme des fous - il s'arrête un peu plus haut - il a compris....mais non, il continue sa route - Claude déplace les divers objets vers le bord de la piste puis nous continuons notre route.

Sans arrêt, Claude me dit que ce sont des malades qui ont tracé des pistes pareilles !!!!

Six kilomètres après Hatt, et une autre descente vertigineuse une fois passé le terrain de foot de Balad Sayt, nous faisons une halte pique nique dans le wadi.

C'est ici que commence le "Snake Canyon" (les gorges du serpent), une gorge étroite et profonde de 3 km qui se tortille comme ..........un serpent.

Après une demi heure de marche, des rochers qui forment une cascade bloquent le passage, impossible d'aller plus loin sans matériel. Peut être qu'en remontant la gorge au départ d' As Zammah il serait possible de progresser plus loin.

Nous pensions bivouaquer à l'entrée du Snake, mais des coups de vents et des nuages annonciateurs de pluie nous font fuir. (En fait aucune goutte d'eau n'est tombée).

Une piste bien nivelée suit ensuite le wadi et rejoint le goudron....Claude reprend des couleurs !!!!

 

D'ici un ou deux jours, nous devons rejoindre Muscat, la capitale, et mieux vaut faire le plein d'eau avant ; en ville, c'est toujours plus difficile.   

A la campagne, dans presque tous les villages,  il existe des stations de pompages facilement repérables aux grands portiques où des camions citernes viennent faire le plein. Une noria de camions ravitaillent ensuite les maisons ou les villages non raccordés, et ils sont nombreux !

Un chauffeur qui remplit sa citerne accepte de bonne grâce de remplir notre réservoir, mais le tuyau est un peu gros et le débit carrément monstrueux. On finit tous les deux mouillés, mais avec le réservoir plein !!!!

 

Au départ d' Al Awabi, 30 km d'une belle route goudronnée qui serpente au fond du Wadi Kharus, permet d'atteindre facilement le dernier village, juste avant le canyon.

Le petit village d'Alya domine une immense palmeraie qui produit dattes, mangues, citrons, raisins ainsi qu' une grande variété de légumes très appréciés sur les marchés locaux.

Il faut marcher sur l'étroit rebord des 'falaj" (canaux d'irrigation) qui cheminent à flan de colline,  pour avoir une vue plongeante sur la palmeraie et les jardins en terrasse qui bordent le wadi.

  

Mardi 7 février 2017 ciel bleu   15° / 25°

Au pied des monts Hajar, le fort de Nakhal est un des plus impressionnants d'Oman. Construit sur le seul éperon rocheux de la vallée, toute la structure   épouse la roche qui joue le rôle de fondations.

Si les tours et les bâtiments datent du règne du grand Sultan Saïd (1804 - 1856),  la structure quant à elle est d'origine préislamique.

En cas de siège, le fort était bien armé pour résister : puits d'eau douce, herses, canons, trous pour déverser des chaudrons de miel bouillant, jusqu'aux tours rondes pour dévier les boulets de canon.

 

Nous avons fait la connaissance du sympathique conservateur du château qui a voulu visiter le Sprinter....Il  a aussi beaucoup apprécier la déco - et ce n'est pas le premier - pas étonnant, les dessins leur parlent ; montagnes, 4x4, dromadaires, palmiers, oryx, gazelles, le croissant et même l'antique théière - et pourtant nous ne l'avons pas fait exprès !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 9 février 2017   beau temps, un peu de vent   25° / 20°  eau à 24°

Retour à Muscat pour faire un peu d'internet et prendre les infos sur la nouvelle ligne de ferry  Muscat / Chabahar (Iran - Balouchistan). Voir infos sur page "shipping".

Cyril et Marie (EMOVO "Et Maintenant On Va Où") nous rejoignent pour le bivouac sur la plage d' Al Qurm et ce matin, c'est lessive pour tout le monde.

Pour l'eau douce, ça tombe bien, c'est aujourd'hui le jour d'arrosage. Mais avec les jets rotatifs automatiques, pas évident de remplir les bassines, pendant qu'on essaye de récupérer un peu d'eau sur un arroseur, on se fait tremper le derrière par un autre qui a tourné !!!

Ce matin, cinéma en direct sur la plage. Filmé par la télévision, 2 cavaliers  brandissant l'étendard Koweitien galopaient à toute allure sur la plage. Après plusieurs passages, les chevaux, probablement énervés, éjectent leurs cavaliers et s'enfuient à la nage en pleine mer. Après plus d'une heure d'attente, arrivée de la police civile, des militaires et des pompiers. A l'aide d'un jet ski et d'un zodiac ils rabattent enfin les chevaux vers la plage.

Tout est bien qui fini bien, les cavaliers ont repris leur esprit et les chevaux, bien qu'énervés, finissent par se calmer.

 

Dimanche 12 février 2017 beau temps, quelques passages nuageux  25° / 20°

Nous longeons la cote à l'ouest de la capitale. Sur plusieurs dizaines de kilomètres, les pelleteuses sont en action, elles rasent des centaines, voir des milliers de maisons pour continuer une nouvelle autoroute déjà en cours de  construction. Ils n'y vont pas de main morte....Heureusement qu'il y a les pétrodollars pour reloger tout le monde. Malgré tout, c'est un peu comme chez les gaulois d'Astérix, il y a quelques poches de résistance qu'il va falloir régler !!!

Nous sommes souvent étonnés des grands travaux qu'ils entreprennent - comme cette autoroute, alors qu'il en existe déjà une en parallèle à 2 ou 3 km, ou des routes ouvertes en pleine montagne avec construction d'ouvrages d'arts démesurés pour rallier quelques maisons, ou bien encore ces centaines de gigantesques ROP (Royal Oman Police) qu'ils construisent un peu partout. Il semblerait que ce soit une solution pour donner du travail à tout le monde : construire et embaucher !!!

Nous avons rejoint la plage sur la pointe de Ras As Sawadi située à environ 120 km à l'ouest de la capitale. A marée basse on peut facilement rejoindre à pied sec l'ilot principal des Juzur As Sawadi et grimper jusqu'au sommet de la tour qui domine l'ilot.

Aujourd'hui tout est calme, le week-end omanais est fini (vendredi/samedi), mais c'est 2 derniers jours, c'était la folie...nombreux campeurs / pique nique, baptêmes d'ULM, locations de quads, de scooter des mers. Et toujours les conducteurs de puissants 4x4 V8 qui essayent de grimper le plus haut possible sur la pente ensablée de l'ile ou qui font la course sur les plages à marée basse... Bon, évidement, ce n'est pas le bon endroit pour se planter !!!

A Oman (comme un peu dans tous les pays arabes), seuls les touristes ou les expat utilisent les plages pour bronzer ou se baigner, ; pour les omanais, les plages servent uniquement à se promener (en voiture), parader, rouler ou faire la course....baigneurs, planquez vous !!!!

Dommage qu'après leur passage la plage ressemble à une poubelle....et pourtant, des conteneurs à poubelle, il y en a partout, même dans les coins les plus reculés - heureusement qu'après le week-end, une armée d'éboueurs (des milliers d'indiens ou bangladeshis) font le tour des plages, des parkings, des routes avec pince et sac poubelle pour ramasser....mais souvent, le vent a déjà dispersé sacs plastiques, bouteilles et paquets de chips dans la mer et les terres avoisinantes.

Hier, Jean-Yves et Marie cecile nous ont rejoint ; ils avaient laissé leur C Car à Dubaï et étaient rentrés en France pour les fêtes de fin d'année...du coup, le pastis est réapparu comme par enchantement !!!!!

On leur file quelques tuyaux sur Oman et chacun reprend sa route.

Nous rejoignons Rustaq et son fort dans la matinée. Fort imposant, mais fait en briques de terre crues ! Bizarre pour un fort construit  en 1935 ! Heureusement qu'à l'époque ils n'avaient que les chameaux et les lances - avec le matériel qu'on avait en Europe à l'époque, avions, chars, etc. - un coup de canon et tout était par terre !

 

A quelques kilomètres de Rustaq, nous quittons la route goudronnée pour une assez bonne piste nivelée qui sinue  au fond du Wadi Hoqain au fil des plantations de palmiers dattiers, de terrasses cultivées.

Puis lorsque qu'en fin d'après midi, les falaises deviennent couleur cuivre, l'ancien village fortifié  de A'Nazooh apparait, parfait pour le bivouac.

 

Puis la piste s'enfonce toujours plus loin dans le lit du wadi et les nombreuses ravines nous obligent à traverser de nombreuses fois à guet.

Heureusement, le temps est au beau fixe, le niveau d'eau est faible et le fond en gravier relativement stable.....enfin temps que le gravier est assez gros !!!

A partir du village / palmeraie de Al Hoqain, la piste sort du wadi encombré de gros rochers. A la sortie du village, une autre antique forteresse émerge de la palmeraie.

Les amateurs de tout terrain ont quand même intérêt à se dépêcher, ici comme ailleurs, les engins sont déjà à pied d'œuvre pour transformer ce wadi sauvage en "autoroute " des vacances.

Mardi 14 février 2017 ciel bleu, 28° / 22°

Nous remontons la côte jusqu' à Sohar. Dès le IIIe siècle av J-C, la ville prospéra grâce à ses mines de cuivre ; un siècle plus tard, on la surnommait Omana - c'était la plus grande ville du pays. Aujourd'hui, le monumental Arc de Triomphe qui enjambe les 6 voies d'autoroute tente de rappeler ce glorieux passé.

 

Jeudi 16 Février 2017   Couvert, 23° / 20°

Cette nuit, nous avons bivouaqué à proximité du "Camel Racing" de Sohar, car ce matin, les courses commencent à 7 heures.

Dès la première course, on se demande si on assiste à une course de chameaux (dromadaire qu'on appelle ici camel, chameau) ou une course de 4x4......en fait, on assiste aux deux !

A l'origine, les chameaux étaient montés par des enfants "achetés" à des familles pauvres du Pakistan ou du Bangladesh et souvent sous-alimentés pour être légers. Suite à l'interdiction de ces pratiques, les chameaux sont aujourd'hui montés par des robots télécommandés, d'apparence plus ou moins humaine, capables de manier la cravache !

Ils courent sur une ligne droite d'environ 1 km par groupes de 3 à 6 coursiers et foncent à plus de 60 km/h vers l'arrivée. Ils sont escortés par des dizaines de passionnés qui suivent les courses en 4x4 pour encourager leur favori - à fond dans un nuage de poussière, phares allumés et klaxons hurlants !!!

Pendant 2 heures les "run" se succèdent, juste le temps que les fans rejoignent le départ. Lors du dernier passage, les chameaux sont montés par de vrais jockeys, des adultes poids plume.

 

Vers 10 h, c'est la distribution des prix. Appel des concurrents et chacun reçoit une belle enveloppe. Et demain, vendredi, ils remettent ça ! 

 

En fin de matinée, nous rejoignons la plage au nord de Sohar, pas franchement belle, plutôt dégueulasse ; poubelles partout et traces de mazout sur la grève !

Mais une équipe de pêcheurs Bangladais commence une partie de pêche.....A l'aide d'un bateau, ils déploient au large, un filet d'environ 500 m de long.

Ensuite, commence la remontée du filet. Et ici, pas besoin de chameaux ou de chevaux - les chevaux, ils les ont sous le capot des Toyota - de véritables chevaux de trait, même si quelques uns sont déjà bien fatigués !!!

Deux Toyota à chaque bout du filet et marche arrière en courte - ça fume, ça patine, mais ça sort - doucement - 30 m de marche arrière - on décroche - on se rapproche de la grève et on recommence - près de 2 heures d'efforts et la poche du filet apparait - c'est la curée, des centaines de goélands attrapent le menu fretin qui frétille.

Beaucoup de petits poissons, quelques un peu plus gros, deux raies et une quinzaine de thons. Ca ne me parait pas excessif pour une matinée de travail et une dizaine de pêcheurs !!!

Deux tortues qui se sont prises dans les filets se dépêchent de retourner à l'eau.

 

Dimanche 19 février 2017   24° / 20°   temps toujours couvert et vent violent depuis 2 jours

Ca fait 2 jours que nous "trainons" sur une plage pas très belle aux alentours de Shinas et pas question de se baigner, la température est frisquette et le vent trop violent a brassé la mer.

Aujourd'hui, nous retournons aux Emirats, car il faut qu'on s'occupe du "storage" du C - Car pour l'été et en plus, notre visa touche à sa fin. Nous reviendrons à Oman d'ici quelques jours, mais pour visiter la péninsule du Musandam, au Nord,  qui est séparée du reste du pays.

Nous pensions rejoindre les Emirats hier, mais avec ce vent on a eu peur de prendre une tempête de sable en traversant le désert - ça nous est déjà arrivé en 2007 en Egypte avec le Mitsu - résultat - phares et pare-brise sablés, ainsi que le châssis, qui en a profité pour rouiller ensuite !!! Et puis ici, la plage est en galets, alors qu'à Sharjah ou à Dubaï, c'est du sable bien fin....

La sortie d' Oman par la douane de Khatmat Milahah est aisée, la preuve, ce n'est que lorsque nous sommes arrivés au panneau qui annonce " Bienvenue aux Emirats" nous nous sommes aperçus que nous n'avions pas fait les formalités de sortie !!!

Demi-tour, 2 coups de tampon et tchao. 

 

Deuxième séjour : du 25 février au 5 mars 2017

Comme un doigt tendu vers l'Iran, la péninsule du Musandam est une petite enclave Omanaise tout au nord des Emirats Arabes Unis. Une péninsule aride, montagneuse, déchiquetée où rien ne pousse à par quelques acacias dans le fond des wadi. Mais sa situation géographique, sur la côte sud du détroit d'Ormuz, permet au Sultanat d'Oman de jouer un rôle stratégique dans la région avec la surveillance du détroit.

A cause de ses khwar ( pluriel de khor = fjords) abruptes et profonds qui la ceinture, la péninsule est parfois surnommée "la Norvège d'Arabie".

 

Samedi 25 février 2017  26° / 22°  couvert, averses avec belles éclaircies

Pas le choix, il faut se "payer " à nouveau toutes les formalités...."payé" est d'ailleurs le mot exact - frais de sortie des Emirats et nouveau visa 10 jours pour le Sultanat - pour le CPD, ils n'en parlent pas, nous non plus !!!

Au dessus de la route qui serpente en bordure de mer, les montagnes torturées abritent quelques petits villages.

Une quarantaine de kilomètres sépare la frontière de Khasab, la capitale de la province et la seule ville digne de ce nom. C'est d'ici que devrait partir prochainement les catamarans rapides de la NFC en direction de l'Iran !!!

En attendant que le beau temps revienne, nous installons le bivouac à Bassa Beach à l'entrée de Khasab. Quand les Emiratis s'installent, c'est pour de bon -  terrasse à l'étage, clim sur le balcon arrière, TV grand écran et la remorque avec les groupes électrogènes pour alimenter tout ça !

Lundi 27 février 2017    26° /  22°   Ciel bleu

Super, ce matin, c'est le soleil qui nous réveille - ciel entièrement bleu - ça fait plusieurs jours qu'on attendait ça !

Nous quittons Khasab par la route qui circule au fond du Wadi Khasab. Aucun risque de se tromper, c'est l'unique route asphaltée qui s'enfonce à l'intérieur de la péninsule. Après une vingtaine de kilomètres, nous quittons la route pour emprunter la piste qui grimpe à flan de montagne.

Arrivés au sommet, vue magnifique sur le Khor Najd. Il faut maintenant rejoindre la jolie crique sauvage, 300 m plus bas, par une bonne piste en zigzague très pentue.

Ce fjord est le seul point de la côte Nord / Est accessible en voiture. C'est donc tout naturellement d'ici que partent les barques qui relient les villages installé le long du fjord. Certains villages sont restés si longtemps isolés que les habitants y parlent un dialecte presque incompréhensible par les arabophones du pays.

Accessibles uniquement par la mer, tout y est transporté par bateau - les vivres, l'eau, les élèves qui rentrent de l'école et même les troupeaux de chèvres.

 

Pour la première fois du voyage, nous gonflons le canoë. L'endroit s'y prête bien -  eaux calmes, soleil radieux, villages perdus et plages désertes à portée de rame.

Après plus d'une heure de navigation, nous approchons d'Al But, le premier village isolé le long du fjord.

Ce soir, c'est la marée basse - et dans la nuit noire le plancton phosphorescent (sorte de mousse verte) fait scintiller la côte juste devant notre bivouac. On ne se lasse pas de regarder ces feux follets qui apparaissent et disparaissent au gré des vaguelettes.

 

Mardi 28 février 2017  beau temps   28° / 20°  eau : 23°

Aujourd'hui, j'ai nagé avec les requins !!! Bon, je ne l'ai pas fait exprès....surtout que sur le guide, il est noté : Requins pointe noire, 1,80 m, potentiellement dangereux !!!

Ce matin sous un ciel bleu et une mer d'huile, nous embarquons dans le canoë afin d'explorer une petite baie aperçue hier.

Après plus d'heure d'efforts, nous pénétrons dans une petite crique partiellement fermée par des falaises qui tombent à pic ; l'endroit parait charmant et se prête sans aucun doute à la baignade. Alors que je nage vers les rochers à 50 m du bord, Claude me crie qu'elle voit quelque chose dans l'eau -  peut être un aileron, puis deux, puis trois, à moins de 20 m de moi !!!

Dans le doute, je rentre rapidement et lorsque nous grimpons sur les rochers pour prendre de la hauteur, ce sont dix puis vingt requins qui tournoient près de la surface.

Je me demande s'ils n'avaient pas de mauvaises intentions !!! Toujours est-il que nous sommes remontés vite fait dans notre canoë en espérant qu'ils ne viennent pas s'y faire les dents....surtout qu'on avait déjà un boudin qui se dégonflait !!!

 

Une seule piste traverse la péninsule du Musandam du Nord au Sud, mais pour les non résidents, le chekpoint  d'Al Ashkalah situé au bout du Wadi Bih à une cinquantaine de kilomètres de Khasab, est le terminus obligatoire.

Et quelle piste !!!  Pourtant jamais très éloignés de la mer, plusieurs sommets, entaillés par de profonds wadi, culminent à plus de 1900 m d'altitude.

Désertées par leurs habitants durant les mois d'été pour la pratique d'activités côtières (pêche et ramassage des dattes), quelques fermes accrochées aux canyons sont encore habitées durant les mois d'hiver. Elles subsistent grâce aux cultures en  terrasse et à l'élevage des chèvres.

Dans de nombreux villages de montagne, subsiste toujours d'anciennes maisons de pierres sèches appelées bait al-qufl, ou "maison des serrures" en raison de leur architecture "sécurisée". Elles sont conçues avec une entrée surbaissée et une pièce basse creusée à 1 m environ sous le seuil de la porte. Le mobilier et les précieuses jarres où sont conservés l'eau et autres provisions (plus larges que la porte) sont souvent placées à l'intérieur avant la pose du toit,  afin de s'assurer que personne ne puisse les emporter durant la migration estivale.

Un scorpion, dérangé par notre passage se met en position d'attaque, tandis un renard apeuré nous surveille ....

 

Jeudi 2 mars 2017  Beau avec quelques nuages  28° / 22°  eau à 23°

En début de matinée, nous nous rendons à "Khasab Sea Tour" pour négocier une sortie en mer. Les autres bateaux étant complets, ils nous rajoutent sur un dhow réservé par 5 Italiens ou plutôt des Italiennes (4 filles et 1 garçon) - du coup nous ne sommes que sept et en plus, ils nous font un prix !

Nous embarquons à bord d'un boutre, bateau de pêche traditionnel en bois appelé localement "dhow". La navigation se déroule dans une mer intérieure formée par une dentelle de presqu'iles.

 

De toute part, les falaises torturées tombent à pic en bas desquelles se blottissent quelques petits villages (8 à 15 familles) de pêcheurs isolés.

Par endroit, les ilots bossus qui émergent des flots font penser à la Baie d'Along.

Dans le Khor Shamm, les dauphins à bosse sont au rendez vous, on a même l'impression qu'ils n'attendent que les bateaux pour faire des cabrioles et les poursuivre à toute vitesse. Dommage que notre petite Elsa n'ai pas été la - elle qui à Noel me disait : "pépé, je voulais voir la tête".

Depuis Telegraph Island, la vue sur les différents bras de mer est magnifique.....Cet ilot doit son nom au fait  que les Britanniques utilisèrent cet endroit comme relai télégraphique entre 1864 et 1869. Il ne reste visible aujourd'hui que la plateforme du building original.

Snorkeling autour de l'ile, mais ce n'est pas le meilleur spot - eau pas très claire, seulement quelques "Sergents Major" attirés par les restes du pique nique et une méduse qui m'a piqué et m'a fait sortir de l'eau précipitamment et dissuadé les autres de se baigner !

 

A notre retour, vers 16h30, nous croisons des dizaines de bateaux qui foncent vers le large - ce sont les contrebandiers. Lorsque le soleil plonge dans les flots, ce sont 5 ou 6 vagues d'une dizaine de puissants hors-bords chargés à ras la gueule qui foncent à toute vitesse vers l'ile iranienne de Qeshm. Idéalement située à moins 50 km de Khasab, elle permet de faire l'aller retour de nuit.

A Khasab, la diaspora de commerçants iraniens ont construit plus de 4000 m² d'entrepôts bien visibles sur le port. Y sont stockés cigarettes, vêtements, appareils ménagers fabriqués en Asie en partance pour l'Iran - tandis que chèvres, moutons et substances illicites rentrent aux Emirats. Ils transportent aussi du gazole acheté à bas prix en Iran et revendu bien plus cher aux nombreux bateaux qui croisent dans le détroit d'Hormuz.

La prospérité et l'animation que créent ces "shooties" (terme local), font que personne ne semble pressé de se débarrasser d'eux, et surtout pas les gardes côtes qui patrouillent mais ne voient jamais rien !!!    

 

Cette nuit, nous sommes allés dormir vers le village  d'Al Mabrak avec la ferme intention de rejoindre le village côtier d'Habalain, tout au bout du Khor Najd. Le guide "Oman off road" trace bien un sentier pédestre qui escalade la montagne et redescend sur la mer, mais après une bonne grimpette dans les éboulis d'un canyon, toujours pas de chemin en vue et les passages deviennent dangereux - nous faisons demi tour ! Et ce n'est pas la première fois que nous ne trouvons pas les sentiers indiqués - et ce n'est pas faute de chercher - existent-ils toujours ???

 

Pour se consoler, nous allons visiter le Fort de Khasab. Construit par les Portugais au XVIIe siècle autour d'une tour circulaire beaucoup plus ancienne, ce fort, très bien restauré abrite aujourd'hui l'un des meilleurs petit musée ethnographique d'Oman. 

 

Dimanche 5 mars 2017   Nuageux et chaud    28° / 25°

A 8 km de Khasab, le village de Tawi à "conservé" des pétroglyphes préhistoriques bien visibles sur quelques rochers éboulés le long du Wadi Qida juste avant le vieux village de Qida. Ils représentent des bateaux, des maisons, des chameaux et des guerriers à cheval.

 

Le 5 mars 2017 nous quittons Le Musandam pour rejoindre la côte Est des Emirats.

 

Les moins : La montagne défigurée par les poteaux électriques, les lignes à haute tension et les entailles pour tracer les routes (jamais de tunnels) et des pistes inutiles (construction lignes HT). Des endroits sales (plages, ruelles...car les gens jettent tout par terre) malgré les nombreuses poubelles et les milliers de ramasseurs municipaux. Quelques endroits un peu trop aménagés. Peu ou pas de laveries.

Les plus : La sécurité, la gentillesse des Omanais. Le climat en hiver, les plages, la montagne. Le paradis du 4x4 et du bivouac sauvage (jamais d'interdiction ni de remarques de la police pourtant très présente). Facilité de se nourrir, supermarchés bien achalandés partout, marchés aux poissons et aux fruits. Routes en très bon état (souvent 4 voies) et éclairées la nuit et toujours gratuites. Le prix du Diesel.

 

Séjour total Oman : 54+8 = 62 jours, cumul depuis départ Asie : 172 jours

Dépenses à Oman1800 + 200 = 2000 € 

Parcours à Oman : 5100 + 300 Km  Cumul depuis départ Asie Oct 2016:15300 km (45900 km)

 

     Le dimanche 5 mars 2017, retour aux UAE pour poursuivre le voyage en Iran / Pakistan le mercredi 18 octobre 2017